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En fait, les coutumes sont la mort de toute vraie tradition, de toute vraie vie. Ce sont des parasites qui s'attachent à l'organisme vivant de la tradition et dévorent sa réalité, qu'ils changent en un formalisme creux...(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix ! 
 
Voici la méditation pour ce mardi de la 5ème semaine TO Impaire B.
 
Lecture Gn 1, 20-2, 4a
Ps 8
Évangile Mc 7, 1-13
 
La loi est une bonne chose, les traditions le sont tout autant. Cependant, elles ne doivent jamais nous faire oublier la charité. Or quand je critique, voire rejette et condamne une personne parce qu'elle ne fait pas les choses dans les règles, je manque à la charité.
 
Il ne s'agit pas de passer sur tout et de laisser tout faire, mais de savoir accueillir l'autre, de rentrer avec lui dans un réel dialogue, dialogue qui peut s'avérer constructif pour tous.
 
Par ailleurs, bien souvent nous donnons de l'importance à des gestes, à des rites, alors que nous oublions l'essentiel. Et l'essentiel, c'est la vérité de notre cœur devant le Seigneur.
 
Sommes-nous des ritualistes ou des enfants de Dieu qui ont toujours à apprendre de Lui et à Lui ouvrir notre cœur pour notre propre conversion, avant d'exiger celle des autres ?
 
Sommes-nous aussi présents à notre famille sans la dépouiller au profit de l'Église ? Car bien souvent, malheureusement, on peut constater un engagement des personnes dans les activités paroissiales ou autre, au détriment de la présence auprès de la famille. Or le premier sacrement de la famille c'est le mariage, et c'est donc là que le Seigneur attend les parents comme les enfants.
 
Nous donnons-nous suffisamment de temps ensemble, pour nous connaître, nous respecter et faire des projets ensemble, pour nous aimer tout simplement ?
 
Pour nous accompagner dans notre méditation, je vous recommande cette réflexion du Diacre permanent Daniel BICHET. (www.homelies-diacres.danielbichet.fr).
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
 
S’il s’adressait à nous aujourd’hui, sans doute Jésus prendrait-il d’autres exemples que ceux que l’évangéliste Marc nous rapporte : Se laver les mains avant de passer à table, c’est aujourd’hui non pas une tradition religieuse, un rite, mais un acte d’hygiène élémentaire. Mais, nous l’avons bien compris, ce n’est pas le geste lui-même que Jésus récuse. Il ne dit pas aux Pharisiens que ce n’est pas bien de se laver, mais il rappelle que ce geste en lui-même ne rend pas gloire au commandement de Dieu : il n’est qu’un précepte humain. Celui qui suit consciencieusement un tel précepte peut paraître, aux yeux des hommes, quelqu’un de pieu. Mais aux yeux de Dieu, qu’en est-il ? Si les hommes sont attachés aux apparences, Dieu regarde le cœur. Ce sur quoi il nous juge, ce n’est pas le nombre de rites que nous avons accomplis, même avec la plus grande sincérité. Nous sommes jugés sur l’amour que nous mettons dans nos gestes, dans nos relations avec nos proches et tous ceux qui croisent notre route.
 
C’est donc ce trop fort attachement à la loi que Jésus condamne. Ou plus justement, un trop fort attachement à la lettre plutôt qu’à l’esprit de ces lois. Si bien que, pour les Pharisiens de l’époque de Jésus, le « légal » a pris le pas sur le « moral ». Gardons-nous bien de condamner ces pharisiens d’il y a deux-mille ans, sans prendre quelques instants pour observer nos propres façons de faire. Comment est-ce que je me situe par rapport à la loi et par rapport à Dieu ? N’y a-t-il pas des manières d’observer la loi qui me donnent bonne conscience et m’évitent de me poser des questions sur l’essentiel ? Notre pays, comme bien d’autres, n’a t-il pas créé un certain nombre de lois pour ôter nos scrupules et nos culpabilisations en légalisant des actes dont la portée est très grave, mais qui sont rendus insignifiants à force de les banaliser ?
Quelle est mon attitude vis-à-vis de ces lois ? Est-ce qu’elles m’arrangent bien tout compte fait ? Est-ce que je m’en arrange ? Ou bien, est-ce qu’elle me dérangent ?
 
Nous allons, dès demain, entrer en carême. N’y a-t-il pas, là aussi, des gestes que je vais poser, des rites que je vais accomplir, qui vont me donner l’impression d’être un bon chrétien, respectueux des lois et des traditions, mais qui ne m’aideront pas forcément à me mettre en accord avec la volonté de Dieu, à m’ajuster à l’amour de Dieu ? Ai-je bien fait l’effort de réfléchir au sens de ces rites ? Ai-je bien pris conscience que l’essentiel, dans le respect des traditions du carême, ce n’est pas le carême lui-même, mais comment il peut m’aider à faire grandir ma foi, à faire progresser mon espérance, à dilater en moi la charité ?
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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