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La guérison du lépreux apparaît ici comme renouvellement total de l'homme, puisque le malade retrouve sa place dans la communauté sociale et religieuse. Il ne s'agit donc pas d'un simple fait merveilleux. Il s'agit d'un geste significatif marquant l'irruption d'un monde nouveau. Mais cela ne peut être compris par des gens avides de prodiges, parce que désireux de fuir l'épreuve d'une vie mortelle. C'est pourquoi la guérison doit être tue, jusqu'à ce que la passion de Jésus permette d'en comprendre le vrai sens. Jésus ne bouleverse pas le monde de la façon dont nous le voudrions, en excluant la souffrance et la mort. Il le fait en manifestant l'amour.

 Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Nous célébrons le 6ème dimanche TO Impaire B.
 
Première lecture Lv 13, 1-2.45-46
Ps 31
Deuxième lecture 1Co 10, 31-11, 1
Évangile Mc 1, 40-45
 
Le mal nous choque, nous scandalise. Nous voudrions un monde sans faim, sans maladie. Mais sommes sûrs que cette attitude est toujours très pure ? Elle est rarement le fruit d'une réelle compassion pour les autres.
 
Elle est plus souvent expression du désir d'échapper nous-mêmes à toute pensée de quelque chose qui pourrait nous atteindre nous-mêmes. Pour en prendre conscience, il suffit de réfléchir à la façon dont nous mettons spontanément à l'écart tous ceux qui souffrent, même quand nous leur donnons de nos biens.
 
Mais, ce faisant, nous redoublons le premier mal par un second, pire encore : nous détruisons la communauté hors de laquelle l'homme ne peut pourtant vivre.
 
Le Christ est celui qui brise ce cercle et nous invite à le briser nous-mêmes. Il combat le mal, mais en accueillant la misère des autres et en acceptant de prendre sur lui-même la souffrance du monde.
 
Pour nous aider à entrer en méditation, je vous propose du Diacre permanent Daniel BICHET (www.homelies-diacres.danielbichet.fr)
 
Bonne méditation et Bonne journée dominicale à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)
 
Encore une guérison ! Cette fois-ci, il s’agit d’un lépreux. Au fait… un lépreux ? Mais qu’est-ce que c’est qu’un lépreux, pour nous, pour une personne du XXIème siècle, dans notre monde occidental ? Plus personne ne croise le chemin d’un lépreux, dans sa vie quotidienne. On n’a pas vraiment idée de ce que c’est qu’un lépreux. Quel sens peut avoir aujourd’hui cette guérison d’un lépreux ? comment est-ce que ça nous parle ?
« si tu le veux, tu peux me purifier ». « Je le veux, sois purifié ». Tiens, finalement, il s’agit plutôt d’une purification, pas directement d’une guérison. Et d’une histoire de volonté.
 
Souvent dans la Bible, dans les évangiles, les personnages qui nous sont présentés sont un peu comme des allégories des maux dont elles souffrent. Il s’agit donc ici, plus que d’un malade, de sa maladie, ou mieux encore, de son impureté. Le texte raconte un fait, mais veut signifier plus largement. Ce que veut nous dire l’auteur n’est donc pas tant que Jésus, un jour, a guérit un lépreux. Il nous faut comprendre que Jésus, aujourd’hui comme hier, purifie notre coeur de tout ce qui le rend impur, de tout ce qui l’empêche de s’approcher de Dieu, d’accéder au bonheur. Jésus nous libère de nos entraves, c’est ça, nos impuretés. Nous les connaissons bien, même si nous avons parfois du mal à les identifier.
Jésus demande à l’homme désormais purifié, non pas de l’annoncer à tout le monde, mais juste de se montrer au prêtre et de donner « pour sa purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi ». En fait, la purification obtenue n’est pas totale. Jésus a commencé, mais il faut encore que l’homme purifié fasse une démarche personnelle pour achever cette purification. une démarche qui va réintégrer l’homme dans la société, en passant par la validation du prêtre, si on peut dire. Et aussi en donnant, car donner est un acte social qui fait exister celui qui donne. Après seulement, l’homme sera pur. libéré de ses entraves.
 
Finalement, on comprend bien maintenant ce que nous dit cet épisode du lépreux. Jésus est capable de nous faire connaître les purifications dont nous avons besoin. Mais il n’agira pas malgré nous. « Je le veux, sois purifié », ce n’est pas « je te purifie », mais plutôt « moi je t’accompagne dans ton désir à toi d’être purifié, et dans ta démarche de purification, je t’aide à faire le premier pas. À toi, et à toi seul, de faire le reste. Va te montrer au prêtre, donne ce qui est juste, et ne dis rien à personne, afin de ne pas en tirer une gloire pour toi-même. »
Oui, Seigneur, tu peux me purifier, si tu le veux. Et tu le veux, peut-être plus que moi-même. Aide-moi à voir la lèpre qui me ronge et me sépare de toi et de mes frères. Accompagne-moi sur le chemin de la purification, viens faire le premier pas avec moi. Amen !
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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