Jésus vient servir et souffrir, ainsi que l'avait entrevu un autre grand prophète. Son sacrifice est libérateur pour une multitude appelée à constituer son Royaume. Mais dans ce Royaume, on n'est grand qu'en se faisant serviteur et en participant aux souffrances de son Roi.
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Voici la méditation pour ce mercredi de la 2ème semaine de carême.
Lecture Jr 18, 18-20
Ps 30
Mt 20, 17-28
Il semble que la mère de Jacques et Jean, n'ait retenu des paroles de Jésus que la résurrection et du coup comme elle veut le mieux pour ses fils, elle demande pour eux des places de choix dans le royaume à venir.
Cela nous renvoie nous aussi à notre position dans le monde. Nous désirons ce qu'il y a de mieux pour nous ou pour nos enfants.
Cela n'est certes pas mal en soi, mais sommes-nous capables d'en assumer les devoirs ? Car il ne suffit pas d'avoir une place de "chef", il faut encore en assumer consciencieusement la charge.
Par ailleurs, Jésus les renvoie également à la difficulté d'y parvenir : pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? C'est qu'avant la résurrection il y a la Passion, dans toute sa souffrance et la mort sur la croix ! Du haut de leur certitude intérieure ils disent oui.
Pourtant, on le verra plus tard, quand Jésus se fera arrêter ils fuiront eux aussi. Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu.fr).
Bonne méditation à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme sj. )
Jésus nous apprend la manière d’être humain et, sans cesse, nous revenons sur sa manière de vivre, de faire de communiquer pour avancer dans notre propre humanité, dans la promesse qu’elle constitue. « Voici que nous montons à Jérusalem » Ainsi, ici, Jésus va vers Jérusalem, vers sa Passion.
Mais Jésus vit cela d’une manière parfaitement humaine, il n’y va donc pas seul, il parle de ce qui lui arrive, de ce qui va lui arriver, il associe les autres, ses disciples à son propre chemin. Il le fait avec prudence, il le dit, le partage à ceux qui lui sont proches. Il dit ce qui est.
Sur le chemin montant à Jérusalem, il dit à ses disciples qu’ils montent lui et eux à Jérusalem… Il autorise ainsi la parole de l’autre… qui peut se retrouver dans le constat que lui Jésus a posé. « Que veux-tu ? » De la même manière qu’il dit ce qui est, Jésus reçoit toute question, toute parole qui s’adresse à lui. Il va à l’essentiel de la parole : ce qu’elle manifeste comme volonté et comme désir.
La parole que nous échangeons entre nous est là fondamentalement pour nous aider, nous donner de pouvoir nous rassembler. Ainsi il accueille la mère des fils de Zébédée.
Jésus lui donne de pouvoir exprimer son désir, tel qu’il est. Il ne tremble pas devant cette expression, il y répond, il fait avancer la relation entre eux tous. Il sait lui aussi ce qu’il veut.
Il va son chemin, mais dans son chemin il y a place pour tous les autres… « Pouvez- vous boire la coupe que je vais boire ? » Ainsi, Jésus dit ce qui est, il reçoit les paroles, les questions des autres, il appelle aussi les autres, il les questionne lui aussi. Il donne aux autres de pouvoir aller à lui, aller à sa rencontre en répondant à sa propre parole. Il crée ainsi un espace de liberté où chacun peut devenir.
Il ne manipule pas l’autre, il se rapporte à lui autrement. Jésus renonce à tout pouvoir sur l’autre qui ne passerait pas par la parole libre adressée.
Il ouvre ainsi une nouvelle manière d’être ensemble, à partir de la parole échangée, la sienne, la nôtre… Il donne à chacun d’éprouver son propre pouvoir d’être, de prise de parole…
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.