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Le mercantilisme qui se déploie au Temple de Jérusalem, à l'occasion des sacrifices, exprime visiblement la façon dont un certain ritualisme a faussé l'image de Dieu. Celui-ci est devenu le partenaire d'un marché régi par la loi du "donnant-donnant".

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons le troisième dimanche du Carême. 

Première lecture

Ex 20, 1-17

Ps 18 1 Co 1, 22-25

Évangile Jn 2, 13-21 

En accédant au vrai Dieu, inaugurons la vie authentique.  "Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi... Tu ne feras aucune idole..." Telle fut la première loi du Sinaï.

C'est pourtant à cet ordre que les Hébreux ne cessèrent de désobéir, sur la route de l'Exode, mais aussi tout au long de leur histoire. 

C'est à lui également que nous ne cessons nous-mêmes de manquer.

Nous nous donnons des images de Dieu, pour nous y soumettre ou pour les combattre.

Mais elles ne sont que le reflet de notre désir. Elles sont le fruit de notre péché.  A partir d'elles, nous nous donnons l'illusion de vivre, alors qu'elles nous conduisent à la mort. Jésus a définitivement banni ces images.

Rien d'étonnant qu'il ait été condamné comme blasphemateur par ceux qui s'y accrochaient.  Mais il nous a révélé un autre Dieu : Celui-ci est amour miséricordieux mendiant notre amour.

Lui fait vraiment vivre.  Accepterons-nous de nous purifier de nos faux dieux, c'est-à-dire de nous purifier de nous-mêmes ?  Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Damien Stampers ( www.catholique-blois.net ). 

Bonne méditation à toutes et à tous et Bon dimanche de Carême. ( Père Xavier Bugeme sj )   

L’évangile de notre 3ème dimanche de carême est bien connu, puisqu’il nous montre Jésus se mettre en colère et, même, faire preuve de violence.

Cet épisode a d’ailleurs servi à justifier un peu tout et n’importe quoi en terme de colère et de violence par certains chrétiens, puisque Jésus l’avait fait ! Pourtant, ce qui est central, dans ce texte de Jn 2, ce n’est pas la colère de Jésus mais bien le Temple de Jérusalem et la place qu’il doit tenir dans notre vie de croyant.

A priori, le Temple de Jérusalem n’a rien à voir avec notre foi et pourtant « lui parlait du sanctuaire de son corps » et nous introduisait dans le mystère de sa mort et de sa résurrection. En Hébreu, pour parler du Temple de Jérusalem, on utilise le mot « maison », le Temple c’est tout simplement la maison de Dieu.

Cette maison est-elle une maison de commerce ou la maison du Père ? Cette maison doit-on la détruire pour la reconstruire ? Le prophète Jérémie, par dix fois dans son livre, en parlant du retour à Dieu (la conversion), nous dit qu’il y a un temps pour détruire et un temps pour construire. Jérémie se situe à l’époque de la destruction du Temple de Jérusalem et, comme Jésus, il fait un parallèle entre la destruction du Temple de pierre et la reconstruction du peuple en tant que peuple de Dieu.

Et nous avons-nous une maison à détruire t une maison à construire ? Les lectures de ce jour nous disent quel temple il nous faut détruire et quel temple il nous faut construire dans nos vies.  

I/ Un Temple à détruire : cf. Ex 20 et les dix commandements. 1/ Détruire le temple de notre orgueil. « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi » Ex 20 La première des dix paroles qui ouvre le Code de l’Alliance en Ex 20 est bien une parole qui vient mettre les choses en ordre. Il s’agit de remettre Dieu à la première place dans nos vies et non plus nous mettre toujours à la première place. Il s’agit en quelque sorte de mourir à soi-même, à la suite du Christ, pour découvrir notre vie transfigurée à la lumière de l’amour de Dieu pour l’homme.  

2/ Détruire le temple de notre égoïsme. « Tu ne commettras pas... ; tu ne convoiteras pas… ; tu honoreras… »  Ex 20 Après Dieu, ce n’est pas encore moi que je vais mettre en second, il y a d’abord le prochain et le respect de l’autre qu’il s’agit de mettre avant soi-même. Honorer ses parents, respecter l’immigré, ne pas convoiter ce qui ne nous appartient pas. Le temps du carême est un temps où l’on se penche sur soi-même et sa vie pour s’en détacher et mettre le prochain avant son propre égoïsme.  

3/ Détruire le temple de notre puissance et de notre pouvoir. « La faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme. » 1Co 1 La logique de Dieu n’est pas la nôtre, sa puissance se déploie à travers la faiblesse, la pauvreté et l’humilité. Le temps du carême est un temps d’abandon de nos désirs de puissance et de domination.

Saint Paul rappelle aux Corinthiens que la puissance de Dieu et sa sagesse résident dans sa faiblesse et la faiblesse de la croix.  

Mais il ne suffit pas de détruire, il faut aussi construire.   II/ Un Temple à construire : le corps du Christ : cf. Evangile Jn 2,13-25 .

1/ Construire le Temple comme corps du Christ-Eglise. « Ne faites pas de la maison de mon père une maison de trafic. » Le temps du carême est un temps où l’on est appelé à faire corps, à l’unité avec les autres, en Christ, pour faire Eglise. Un temps où l’on doit chercher à dépasser nos différences de spiritualité, d’opinions politiques, de catégories sociales ou sexuelles, pour faire un seul corps qui soit visage du Christ pour le monde. Un visage de justice et de paix.  

2/ Construire le temple comme corps du Christ-eucharistie. « Le temple dont il parlait c’était son corps. » Le temple, c’est le corps du Christ au quel nous sommes invités à communier. C’est le Christ eucharistie qui est source et sommet de la foi. En communiant au corps du Christ nous devenons, comme dit saint Paul, nous aussi temple de l’Esprit et notre corps un temple spirituel. La maison de Dieu devient celle du Christ pain et vin eucharistique et ensuite notre propre demeure par la communion.  

3/ Construire le Temple comme Christ Parole de Dieu le Père.

« Ils crurent aux prophéties et à la parole que Jésus avait dite. » Les hébreux en exil à Babylone ont découvert que le temple, lieu de rencontre privilégié avec Dieu, n’était pas le temple de pierre bâti par Salomon, mais bien la Parole de Dieu, les Ecritures à travers la Loi et les prophètes. Le temps du carême est aussi un temps pour découvrir la richesse et la beauté de ce temple qu’est la Bible, la parole de Dieu.  

Il y a à détruire et à construire dans toute vie. Quand on s’en rend compte, on s’aperçoit que 40 jours c’est bien peu et qu’une vie n’est peut-être pas suffisante.

Mais, quel que soit le temple que l’on édifie, rappelons-nous que la pierre angulaire en est le Christ, mort et ressuscité  pour nous. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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