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Jean prolonge les paroles du Maître à Nicodème par une méditation dans laquelle il indique le sens de la vie de Jésus. Reprenant une image empruntée à un curieux épisode de l'Exode, il montre comment le Christ, par sa façon d'affronter la mort, révèle au monde le secret de la vie.(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons le quatrième dimanche de Carême/B. 

Première lecture 2 Ch 36, 14-16.19-23

Ps 136

Deuxième lecture Ep 2, 4-10

Évangile Jn 3, 14-21 

Nous voulons vivre. Mais la mort nous rejoindra toujours, à travers la disparition de ceux qui font partie de notre être, comme à travers notre propre disparition. 

Cette mort peut apparaître pure destruction. Tout ce sur quoi nous avons compté, tout ce que nous avons aimé, s'efface pour jamais... à commencer par nous-mêmes qui nous aimions tant !  Confronté à elle, l'homme peut découvrir l'illusion qui sous-tendait sa vie antérieure.

S'il opère ce retour sur lui-même, il reconnaît en elle la sanction d'une existence qui était vanité. S'il se réfère à Dieu, il la déclare punition de son péché.  Mais il est une autre façon de l'affronter. C'est d'en faire un don d'amour. Elle peut alors devenir l'accomplissement d'une vie qui, déjà, prenait sens en anticipant ce don.  Chrétiens, nous croyons que cette mort, dans le prolongement de celle du Christ, est entrée dans la vie. Ce qui n'était que châtiment se retourne en salut.  C'est cette réalité libératrice que les textes de la liturgie d'aujourd'hui nous invitent à accepter.

Notre existence en sera bouleversée et nous accéderons à l'éternité.  Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre.

(www.jardinierdedieu.fr)  Bonne méditation à toutes et à tous et Bon dimanche de Carême. (Père Xavier Bugeme sj)  Notre marche devient autre.

En ces jours, nous sommes appelés à renouer avec le Seigneur en ayant confessé notre péché, une nouvelle relation peut s’instaurer entre Lui et nous... Jean revient sur ce moment qui s’offre à chacun de nous, contempler le Christ en Croix, lui parler en vérité. Pour cela, il aborde trois dimensions à considérer toutes ensemble : l’élévation propre du Christ en se référant au serpent de bronze cause du salut dans le désert, la volonté d’amour du Père ainsi que notre propre attitude, qui se joue dans notre propre rapport à la vérité. Rien ne peut se passer sans l’élévation du Christ, rien ne peut se passer sans le projet d’amour du Père, rien ne peut se passer sans ma libre implication.

Comprendre ainsi la situation m’aide à aller vers le chemin de vie.  « Ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé » Le serpent a été élevé par des mains humaines, Jésus le sera aussi sur la Croix par d’autres mains humaines, celles des juges, des bourreaux, mais ces actions extérieures vont de pair avec une profonde évolution intérieure.

Jésus dans sa liberté humaine, dans son devenir humain doit consentir au chemin, le consentement qui se nourrit de l’amour du Père envers lui ainsi que de son amour envers le Père, va le transformer, le rendre capable de s’ouvrir encore plus, de pouvoir accueillir, aider, contenir chacun. Il devient capable d’une qualité d’accueil renouvelée.

Vivant tout de notre vie à l’exception du péché jusqu’à la mort, sur la Croix, mort injuste, il se rend solidaire de chacun de nous, capable de nous rejoindre, de nous donner de devenir autre... L’Eglise va nous proposer de suivre dans les jours qui viennent le chemin d’amour du Fils allant vers sa Passion. Ce chemin devient pour nous un exemple, afin de consentir à notre propre vie, à rechercher la vérité, l’authenticité... Son chemin devient capacité de changement du nôtre, mise en œuvre la plus profonde de la solidarité qui régit le genre humain. 

« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » Mais rien de ce qui se fait ne se serait fait, si d’abord il n’y avait ce dialogue entre le Fils Incarné et le Père, si le Père ne l’avait demandé au Fils, en lui demandant cette manifestation de leur amour pour aller aux autres, aux hommes, à nous, à moi et manifester ainsi l’amour dont Ils nous aiment.

Dans ce mouvement, aucun jugement, une seule intention : manifester pleinement ce qui est l’amour qui leur a donné de nous créer, l’amour qui ne renonce pas à notre abandon, à notre perdition... l’amour qui se donne jusqu’à l’abandon... un amour véritable parce qu’il donne tout, il se donne intégralement. Cette avancée est un foyer qui éclaire et réchauffe, qui montre un chemin, indique un salut. L’amour dans son abandon montre qu’il demeure le même, que rien de la haine, de l’abandon ne peut le détruire, le faire défier.

Il se manifeste comme fiable et nous rend capables de croire que cet amour est encore pour nous malgré tout ce que nous avons fait, que nous pouvons renouer avec Lui.  « Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière » Voilà la situation dans laquelle nous sommes, bien au-delà de la perception que nous en avons, perception marquée par notre propre sensibilité.

En ces jours, il m’est aussi demandé de me détourner de ma manière de voir, pour regarder la manifestation de l’amour, de faire comme le faisait l’hébreu dans le désert, regarder Celui que nous avons transpercé, de ce regard peut naître en moi une nouvelle parole, une nouvelle confiance, la capacité d’aller à Lui, sans rien cacher de mes actes, des mes pensées, de mon cœur malade et incapable d’amour... De ce regard, je puis sentir en moi la capacité de dire ce qui est simplement, de reconnaître que je suis dans l’erreur, et ainsi d’aller à la vérité, aller à la lumière... Le chemin du Seigneur aboutit pour chacun de nous à la proposition de ce dialogue entre lui, qui est allé au bout et moi dans ma contradiction. Une simple parole de ma part, un simple mouvement et tout redevient possible, la nouveauté peut ranimer mon être, me donner la capacité d’aimer de manière neuve.  Aujourd’hui, je suis appelé... 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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