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Qui donc est-il, ce Jésus de Nazareth ? Le doux rêveur de Galilée, comme le prétendait Renan ? Le Révolutionnaire que des idéologues plus récents voudraient annexer ? l'Évangile donne sans doute la meilleure réponse par ces simples mots : il est "le Fils". Alors, sa mission apparemment banale revêt soudain une importance extrême.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Voici la méditation pour ce mercredi de la 4ème semaine de carême. 

Lecture Is 49, 8-15

Ps 144

Évangile Jn 5, 17-30 

"Vivre !" Jusqu'à ressusciter : c'est le propre de la vie de Dieu.

l'Évangile ne se contente pas de raconter les miracles de Jésus, il en donne la "signification", la dimension invisible.

Le paralysé vient de quitter cette piscine où il venait depuis si longtemps, dans l'espérance d'une vie nouvelle. Aussitôt, une controverse naît.

Et Jésus dévoile le "sens" de son geste.  Ils accusent Jésus de violer le Sabbat. La réponse de Jésus : "Mon Père travaille encore maintenant, et Moi aussi je travaille." 

Révélation étonnante.

Mot qu'il faut laisser résonner en nous. Dieu "travaille"! Le mot "sabbat" signifie "repos" en hébreux. Et on accusait Jésus de ne pas respecter le repos, le sabbat. Réponse de Jésus : Dieu ne cesse jamais de travailler. Oui. Il faut s'exercer à contempler "ce que Dieu est en train de faire". Dans ma vie, dans ceux qui m'entourent, dans ma vie... 

Le secret de la vie de Jésus, c'est qu'il passe son temps à "rejoindre" le Père à l'œuvre, sur le chantier où Celui-ci est à "faire" quelque chose. Jésus et Dieu c'est tout un. Jésus est le Fils par excellence, tourné sans cesse vers le Père, coopérant sans cesse à l'œuvre du Père. Jésus n'est pas centré sur lui-même...il ne "fait rien de lui-même". 

Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre ( www.jardinierdedieu.fr)  Bonne méditation à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme sj ). 

Nous sommes à ce moment du carême où l’effort de conversion, de la recherche du bien se tourne vers la contemplation du Seigneur, la manière dont le Christ Jésus reçoit sa vie, la donne. 

« Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père » Dans une situation tendue, conflictuelle, ce qui compte se dit, la personne exprime toujours les raisons de son combat, de sa manière de faire.

Elle en a besoin pour tenir. C’est bien ce que fait Notre Seigneur. Il dit ce qui l’anime, ce qui le fait tenir dans ses tensions avec ceux que Jean l’évangéliste appelle les Juifs.

Jésus annonce ainsi son identité, ce qui le tient. Il est le Fils du Père. Il ne veut et ne peut qu’exprimer le mystère dont il vit en son fond. Nous avons à nous laisser pénétrer par ce qu’il dit, le tenir pour vrai… « Il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père ». L’évangile nous conduit à un pas de plus : dans les actes de Jésus, nous pouvons connaître le Fils mais aussi le Père. 

« Car le Père aime le Fils » Jésus dans ce passage de l’évangile nous dit que nous accédons encore plus profondément à la raison de l’action du Fils.

Le Fils aime le Père et agit donc à partir de cet amour, pour le signifier. Mais cette expression du Fils est aussi manifestation de l’amour du Père envers le Fils.

Jésus exprime son amour du Père mais il a aussi conscience d’exprimer, par là, l’amour que le Père a pour lui. Nous pouvons comprendre que les actes du Fils en notre monde sont comme la source de l’amour qui s’échange entre eux deux.

Jésus est, lui-même, en attente de l’action du Père envers lui. Ce champ de relations irrigue aussi l’humanité de ceux qui reçoivent ce qui s’exprime en Jésus avec toute sa richesse : l’amour du Père pour le Fils, l’amour du Fils pour le Père.  « Celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m'a envoyé » Jésus signifie là comment celui qui entre dans le mouvement de cette révélation, de ce qu’il est, de ce qu’est le Père est lui-même transformé. Il le dit d’une manière forte.

Cette personne passe de la mort à la vie. La vie véritable est relation avec ce mystère qui se donne. Vie véritable qui cherchera comme l’eau qui s’écoule d’une source à s’écouler dans l’existence, à signifier, à manifester, à étendre cette vie de Dieu, à éprouver la présence de la source active dans le dynamise de leur propre vie. 

Nous percevons ainsi l’enjeu de la fin du Carême. Il ne s’agit plus de nous centrer sur nos manières de faire, de rechercher le bien. Mais à partir de cette purification, à partir de cette liberté par rapport à nos manières de faire, d’être, de nous justifier, il s’agit d’entrer dans ce mouvement du Fils et du Père qui se donnent.

Laisser cette vie véritable irriguer notre propre existence, découvrir que notre vie véritable est d’être en relation avec Elles… Et ainsi marcher vers elles et leur pleine signification dans le Mystère Pascal. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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