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Drames de l'inconduite , il ne se passe pas de jour que la presse ne rapporte des meurtres provoqués par l'infidélité conjugale ou le désir de faire violence à autrui. L'Ancien Testament la gravité de ces fautes, tandis que Jésus offre le pardon.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Je vous envoie la méditation pour ce lundi de la 5ème semaine de carême.
 
Lecture Dt 13, 1-916-17.30.33-62
Ps 22
Évangile Jn 8, 1-11.
 
Jésus est assis, de bon matin, dans la cour du Temple. Beaucoup de gens sont assemblés autour de Lui. Il parle, il enseigne. Voilà un tumulte là-bas. Un groupe d'hommes entraîne de force une femme. La foule s'écarte et fait cercle : "elle a trompé son mari... elle mérite la mort, selon la Loi de Moïse..." Quelle honte cette dernière doit elle éprouver, ainsi démasquée, prise en flagrant délit.
 
Jésus écoute les réflexions malveillantes de la foule. Jésus se baisse et se met d'écrire sur le sol. Voilà l'attitude de Jésus devant nos péchés. Avec délicatesse, il ne lève même pas son regard sur elle, car il sait sa honte. Il baisse les yeux sur le sol.
 
Jésus est le seul à ne pas la juger. Il a pitié d'elle. Dans un instant, il va prendre position contre toute l'opinion publique. Et contre la Loi officielle. Et pourtant, il est vrai qu'il faut une loi. Il faut des règles générales de la vie en société. Mais lui Jésus, dans ce cas, il regarde le cœur de cette femme.
 
Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu.fr).
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
 
Jésus s'assit et se mit à enseigner. Jésus, qui vient de sa prière au Mont des Oliviers, est reconnu par le Peuple dans le Temple comme  une autorité. Jésus prend, du moins dans l’esprit de certains, la posture de Moïse enseignant la Loi, en étant assis devant le Peuple debout. Ceci est intolérable pour certains, qui ne supportent pas que quelqu’un puisse ainsi occuper cette place de pouvoir, qu’ils escomptent, pour le moins, vide… Ils lancent donc un piège en se saisissant d’une pauvre fille, qu’ils utilisent comme piège  pour introduire un hiatus entre Jésus et Moïse… « Moïse nous a ordonné »… « Et toi qu’en dis-tu ? ». Un système contraignant est à l’œuvre. Qui peut l’arrêter ?
 
Mais Jésus s'était baissé. Devant la charge des autres avec tout leur système, Jésus mime en se baissant et en traçant des traits sur le sol notre position véritable, celle de l’homme confronté à une multiplicité qu’il doit mettre en ordre, en lien, le lieu où naît l’humanité en lui… il renvoie ainsi tous ses détracteurs vers la position originaire de chacun, la solitude où chacun s’engage pour un sens à partir d’une multiplicité de sensations, de perceptions. Retrouver cela humilie chacun, le système sur lequel il fonde son autorité vacille, il est renvoyé à sa propre condition, à la condition de chacun, confronté à sa propre faillibilité. Je deviens proche de quiconque, qui me devient frère en humanité, à la recherche de la vie. Je perds le goût de condamner, je suis d’abord avec lui, en recherche, en genèse… Je quitte le groupe mauvais, l’idéologie mauvaise, je rejoins ma solitude essentielle… « Heureux l’homme qui murmure sa loi jour et nuit »… (Psaume 1)
 
Jésus resta seul. Comme une atmosphère de Genèse, de commencement, tout est possible, tout peut recommencer, tout recommence, l’appel à aller, à quitter pour la promesse retentit à nouveau, mais elle émane cette fois-ci d’un être vivant et proche qui renvoie au quotidien le plus simple, qui rend crédible mon pouvoir propre de recommencement… La vie, la simple vie, triomphe, se transmet…
 
Jésus ne cesse ainsi de jouer de sa place, pour aider autrui à retrouver la sienne… Il ne cesse de tendre vers la vie, pour lui et les autres, en habitant ce lieu de solitude essentielle, en renvoyant justement quiconque à sa magnifique liberté d’enfant de Dieu… A chacun de nous, de retrouver sa liberté, à la recevoir, dans la prière notamment, ce temps où nous retrouvons notre solitude essentielle, en deçà de tous les systèmes qui nous habitent, à l’écoute de la simple Parole de Vie. Celle qui, seule, nous fait être en vérité.
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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