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Sur une place publique en Extrême-Orient, un feu achève de se consumer ,dans la fumée qui se dissipe, on aperçoit le cadavre de l'homme qui s'est immolé pour que triomphe la cause des siens. Bien qu'il soit une faute contre Dieu et contre l'homme, ce suicide n'est pas sans grandeur et il nous met en question. Qui de nous en effet accepterait de mourir pour sa foi?

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce mercredi de la 5ème semaine de carême. 

Lecture Dn 3, 14-20.91-92.95 Ct Dn 3, 52-56 Évangile Jn 8, 31-42 

Jésus nous parle de fidélité et de liberté.

La fidélité nous met en dépendance de quelqu'un, et la liberté au contraire nous permet de vivre ce que l'on veut. Alors de quelle liberté s'agit-il ici ? Il s'agit de la liberté dans la vie en Dieu. 

En effet, lorsque l'on commence à comprendre par le cœur et non seulement avec la tête, l'amour de Dieu pour nous, personnellement, alors la parole de Jésus devient adhésion volontaire de vie. On ne vit pas de l'évangile par obligation, on vit de l'évangile par conviction, par amour. 

La parole de Jésus, en effet, se révèle à notre cœur et c'est de là que vient la liberté dont parle Jésus. Les juifs, qui s'approchaient de Jésus, n'arrivaient pas à comprendre cela car ils restaient dans une foi humaine, basée sur l'homme "Notre père Abraham".  

Ils étaient également dans une pratique religieuse faite de lois et de commandements, une pratique où l'amour n'avait plus guère de place. Ils ne pouvaient donc pas comprendre la liberté dont leur parlait Jésus. 

Et nous ? Quel est le véritable écho de l'évangile, donc de la parole de Jésus dans notre cœur ? Dans notre vie ? Obéissons nous à la parole de Dieu par obligation, par devoir ou par amour, c'est-à-dire librement ? Obéissons nous à la parole par peur de l'enfer ou en pleine confiance et par amour de Celui qui a donné sa vie pour nous ? Sommes-nous prisonniers de nos pratiques religieuses, ou vivons-nous dans la liberté des enfants de Dieu ? 

Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion de la Sœur Frédérique (www.carmelsaintjoseph.com)  Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj) 

Nous sommes vraiment les enfants d’Abraham, nous qui avons cru en Jésus !  Comment alors accepter de devoir « devenir libres » ? Comment accepter de quitter notre posture native pour nous mettre encore en chemin ? Devons-nous entreprendre une recherche de paternité ? Comme des « esclaves » exilés loin de la demeure paternelle ?  Oui, dit Jésus : croire en moi ne vous installe pas dans un état, encore moins dans une possession. Croire en moi, c’est cheminer, aller vers, devenir… 

Croire en moi, c’est entrer dans un lien, dans un entretien, une communication où les identités se révèlent dans la relation, en réciprocité d’amitié.

Croire en moi, c’est sans cesse, encore et toujours, « devenir libre »…  Voici la question : comment reconnaître notre père ? Comment, Lui, va-t-il nous reconnaître ? Comment allons-nous manifester cette Origine qui demeure insaisissable à nos regards et à nos prises ? « Pour vous, que la parole entendue dès l’origine demeure en vous.

Si elle demeure en vous, cette parole entendue dès le commencement, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père » (1 Jean 2, 24).  Cette « enquête de paternité » nous reconduit dans l’espace de l’écoute, autre nom de la foi-confiance en Jésus : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples et vous deviendrez libres ».

Nous ne sommes pas nés de nulle part, nous ne sommes pas fils ou filles des idoles de rien. Nous sommes engendrés dans la Parole qu’est le Christ.  Et ainsi, nous entrons dans la demeure de « son Dieu qui est aussi notre Dieu, de son Père qui est aussi notre Père ». 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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