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Jésus est le prêtre éternel et véritable, qui apprit à ses disciples comment perpétuer son sacrifice ,il nous a prescrit d'accomplir après lui cette offrande pour célébrer son mémorial

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Nous célébrons ce soir la Cène de notre Seigneur.
 
Première lecture Ex 12, 1-8.11-14
Ps 115
Deuxième lecture 1 Co 11, 23-26
Évangile Jn 13, 1-15
 
Jeudi Saint : Jour où se nouent le drame du Christ et le destin de l'homme. Jour où déjà Jésus révèle le dénouement, en un geste symbolique.
 
A l'origine de ce drame, l'appel désespéré d'un peuple à la liberté. Mais aussi son refus d'en payer le prix ! Il est si dur de prendre la route et de quitter les mœurs sécurisantes de l'esclave soumis ! Il est si difficile d'accepter de s'ouvrir au souffle de Dieu, dont le passage implique une nécessaire mort !
 
Les Hébreux partirent pourtant. L'agneau sacrifié à Dieu et partagé entre tous devint le symbole de leur rupture avec le passé. Par la suite, le repas pascal, renouvelé chaque année, fut proclamation de la liberté conquise à ce moment !
 
Piètre liberté, que celle d'un peuple qui continua à refuser de se quitter lui-même. S'enfermant dans son désir de puissance, méconnut l'appel renouvelé de Dieu lui demandant d'être témoin de la vraie liberté dans le monde.
 
La mutation de l'homme n'est-elle donc aucun vain rêve ? Non ! Quelqu'un l'a réalisé : Jésus. En lui s'est accompli le véritable passage du monde de l'esclavage à celui de la liberté, de la mort dans une apparence de vie à la vie dans une apparente mort.
 
Le prix de ce passage ne fut plus l'agneau sacrificiel. Ce fut Jésus lui-même, consentant à ouvrir seul la route vers la vie, rejeté par ceux qui, une fois de plus, refusent de payer ce prix.
 
Du pain partagé avec amour, il fit à jamais le signe de ce passage, un appel à nous engager nous-mêmes dans sa Pâque, et la garantie de la vraie vie, enfin atteinte.
 
Pour approfondir notre colloque spirituel sur Jésus "Pain rompu pour un monde nouveau" je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj. (www.jardinierdedieu).
 
Bonne méditation à toutes et à tous et bonne fête de la Cène de Notre Seigneur.(Père Xavier Bugeme sj). 
 
« Il les aima jusqu’au bout. » Jésus vrai Dieu et vrai homme nous enseigne ce que c’est qu’être humain, il est, pour nous, le chemin, la vérité et la vie. En son existence, il nous enseigne tout. Son Père nous l’a dit à la Transfiguration : « Ecoutez le ». Et ce qu’il nous dit c’est qu’au cœur de chacun de nous il y a ce désir de pouvoir aimer jusqu’au bout. Même si nous savons que nous dévions, que nous nous trompons, que nous trompons, au fond de notre cœur demeure ce désir de pouvoir aimer jusqu’au bout. Mais la bonne nouvelle, c’est que Dieu le Père Dieu, le Fils et Dieu l’Esprit ne veulent pas que nous vivions en rêve. Ils veulent que nous vivions vraiment tous ensemble ce qui est au cœur de chacun : pouvoir aimer jusqu’au bout. Et c’est pour cela que l’un d’entre eux est devenu homme pour nous ouvrir le chemin, nous porter. Alors écoutons-le, voyons ce qu’il fait comprenons par son attitude, par ses gestes, par ses paroles pour recevoir de l’imiter.
 
« Le Père a tout remis entre ses mains » Jésus n’agit jamais seul, ne prend pas ses décision seul. Il vit en lien avec son Père, avec nous aussi. A la Transfiguration, il nous a introduit en son intimité, au bord du Lac il dit à ses premiers disciples : « venez et voyez ». Jésus ne se pense pas, ne se vit pas seul. Jamais. Du coup son action, son désir peuvent prendre appui sur l’autre toujours. Il reçoit d’un autre la responsabilité, il n’est pas responsable tout seul. Dans son action, il répond toujours à quelqu’un, il est envoyé. Sa Passion consistera à aller jusqu’au bout de cette logique, en maintenant, jusqu’au dernier souffle, son ouverture aux autres, au Père. Et, par cela, il nous sauvera. La tentation du  repli sur soi n’aura eu aucune prise sur lui. Il appellera les disciples à prier avec lui, à demeurer avec lui, il cherchera jusqu’au bout la relation avec son Père. Il lui rendra l’Esprit.
 
« Se lève de table » Alors si Jésus ne fait jamais seul, Jésus ne fait pas tout, tout de suite. Il pose un acte préparatoire, il n’agit qu’en lien avec les autres, il les prévient, il les introduit, il les associe. Il est nécessaire d’avoir part avec lui, dira-t-il à Pierre. Il prend ainsi appui, pour son acte final, dans la relation qui est première pour lui, qui a valeur absolue. Ses actes préparatoires {eucharistie ou lavement des pieds) sont ainsi annonciateur, ils préfigurent, ils communiquent. A chaque fois, il y a dialogue avec les autres. Jésus n’agit que pour rassembler, unir, réconcilier, ouvrir. Et en cela il se donne les moyens de pouvoir aimer jusqu’au bout, de pouvoir tenir. Sachons recevoir pour nous-mêmes le chemin qu’il nous ouvre afin  que nous puissions nous aussi faire de même. A nous de recevoir cette manière, à la faire nôtre, en toute notre vie. Sachons ne rien imposer mais sachons proposer, sachons composer... et pour cela allons à lui en déposant ce qu’il y a en notre cœur, en notre attente... Après la célébration il nous est offert d’être avec lui, de demeurer avec lui, de recevoir son désir d’être avec nous. C’est un grand bonheur !
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.
 

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