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Je pense qu'il y aurait un réel danger, au moment où, plus que jamais, on s'adresse aux sens par les formes, les couleurs, les sons, la musique, les images, la télévision, la publicité, à prétendre se passer de toute évocation sensible du monde invisible auquel nous devons demeurer présents de toute notre foi(Père Xavier Bugeme sj)

Je vous envoie la méditation pour ce mardi dans l'octave de Pâques 
 
Lecture Ac 2, 36-41
Ps 32
Évangile Jn 20, 11-18
 
Après la version de Matthieu, voici celle de Jean. Nous allons voir que le message est le même, dans sa substance profonde, à travers quelques détails différents. Est-ce le même récit ? Est-ce une deuxième visite au tombeau ?
 
Aujourd'hui sur le visage de Marie Madeleine, nous pouvons apercevoir deux degrés d'acceptation de Notre Sauveur : le premier, imparfait ; le second plénier. Dès le premier, Marie se montre disciple très sincère de Jésus. Elle le suit, Maître incomparable ; héroïque, elle s'attache à lui, qui est crucifié par amour ; elle le cherche, au-delà de la mort, enseveli et disparu.
 
Qu'elles sont pleines d'admirable dévouement à leur "Seigneur", ces deux exclamations que l'évangéliste Jean nous a laissées, perles incomparables : "On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis" (Jn 20, 13) ; "Si c'est toi qui l'as emporté, dis moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre" ! ( Jn 20, 15).
 
Pour nous accompagner dans notre prière, je vous propose cette réflexion de Joseph Stricher (www.bible-service.net)
 
 Père Xavier Bugeme sj
 
La scène se déroule un premier jour de la semaine, jour où Dieu débuta sa création en séparant la lumière de la ténèbre. Il fait encore sombre, mais le soleil ne va pas tarder à se lever. C’est l’aube. Que va faire Marie de Magdala, seule, au tombeau ? Nous ne le savons pas. Le texte nous invite à nous mettre à sa place et à suivre son regard. Elle voit que la pierre a été enlevée. Par qui ?
 
Sans prendre la peine d’aller plus loin, elle court vers deux disciples de Jésus pour leur donner son interprétation de l’événement. Mais qui est ce "on" qui a enlevé le Seigneur ? Qui est ce "nous" qui ne sait pas où on l’a mis ?
 
Alors que les deux disciples entrent dans le tombeau, Marie n’y entre pas. Qu’irait-elle y faire ? Le corps de celui qu’elle aime a été enlevé. Elle finit quand même par se pencher et elle voit et entend ce que les disciples n’ont pas vu et entendu : des anges qui lui parlent, qui l’écoutent, mais qui cependant ne l’aident pas dans sa recherche. Jésus, qu’elle ne reconnaît pas, lui pose la même question que les anges et s’adresse à elle de la même façon : "Femme…" Marie tourne et se retourne dans sa quête désespérée de celui qu’on lui a enlevé jusqu’à ce qu’elle s’entende appelée par son nom : "Marie !" Ayant trouvé son maître, elle est invitée par lui à ne pas le retenir mais à l’annoncer aux frères. Annoncer ce qu’elle a vu et entendu.
 
La scène décrit le lever du soleil. Le passage de la nuit à la lumière. Marie est un bloc de douleur, seule dans la recherche de celui qu’elle aime. Comme l’amante du Cantique des Cantiques elle est séparée de l’objet de son amour et finit par le retrouver au petit matin dans un jardin. Jardin des origines du monde où "le Seigneur Dieu se promène au souffle du jour" (Gn 3,8) milieu vital où se fait la rencontre entre Dieu et son humanité. Marie ne peut reconnaître le Seigneur. Personne ne peut le reconnaître s’il n’est d’abord reconnu et appelé par lui. Chacun, chacune, a un nom aux yeux de Dieu. "Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent" dit Jésus (Jn 10,14).
 
Mais ce berger, ce maître, n’est la propriété de personne. Personne ne peut mettre la main sur lui, personne ne peut le retenir pour lui, tout seul. "Va trouver mes frères, dit Jésus. Ne garde pas pour toi la bonne nouvelle. Va la partager."
 
Premier témoin de la résurrection, Marie en devient le premier apôtre. Elle est l’envoyée du Seigneur auprès des frères, chargée d’évangéliser Simon Pierre et les autres. Elle est l’apôtre des apôtres, le modèle des croyants, figure fondatrice de l’Église. À côté de Pierre, de Paul, du disciple bien aimé, elle vient nous rappeler que l’Église est bâtie sur ceux et celles que le Seigneur ressuscité appelle par leur nom et envoie proclamer la Bonne Nouvelle.
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
 

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