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Nous sommes lents à nous rendre compte que le Christ est encore, en quelque sorte, marchant au milieu de nous, et, de sa main, de son regard ou de sa voix, nous faisant signe de le suivre... Il opère par l'intermédiaire de nos facultés et au moyen des circonstances même de la vie

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Je vous envoie la méditation pour ce vendredi dans l'octave de Pâques.
 
Lecture Ac 4, 1-12
Ps 117
Évangile Jn 21, 1-14
 
Nous sommes en Galilée au bord du beau lac Tibériade. Pierre semble avoir repris son métier. Les apôtres ne sont point du tout des fanatiques, avant tout préoccupés d'inventer du fantastique.
 
Non, ils n'ont pas inventé la résurrection. On les retrouve tels qu'ils étaient : des gens simples, qui se donnent sans arrière-pensée à d'humbles travaux manuels. Ici, on les voit partant à la pêche. Ils ont déjà préparé leur barque et leurs filets. L'évangéliste nous dit qu'ils passèrent la nuit sans rien prendre.
 
Rien. Rien. L'échec. Le travail inutile, apparemment. Cela arrive un jour à tout homme : on a essayé quelque chose...et puis rien. Chacun de nous pourrait songer à ses expériences, à ses déceptions. Non pas pour s'y arrêter de manière malsaine, mais pour les offrir au Seigneur. Oui, Il les connaît toutes nos déceptions. Certes qu'il a vu Pierre et ses amis peiner sur le lac, dans la nuit, comme il les a vus revenir avec "rien".
 
Tout à l'heure, ils vont découvrir sa "présence" au milieu de leurs occupations professionnelles ordinaires. Il est là déjà...  mais ils ne le savent pas. Comme toujours, c'est lui qui prend l'initiative. Et avec quelle bouleversante familiarité ? Il s'intéresse au problème concret de ces pêcheurs qui ne le reconnaissent pas encore.
 
Et comme tant d'autres fois, il demande un geste humain, une participation. Il ne nous remplace pas habituellement. Il veut notre effort libre. Lui vient achever le geste que nous avons commencé pour le rendre plus efficace.
 
C'est vraiment une constante : le Seigneur est là, et nous ne le reconnaissons pas ! A un signe, ils le reconnaissent ! "Un signe", la pêche miraculeuse, un signe qu'il leur avait déjà donné auparavant, un signe qu'il fallait interpréter pour lui donner toute sa signification, un signe que "celui qui aimait" a compris le premier ! Quand on s'aime on se devine à demi-mot.
 
Pour nous accompagner dans notre méditation, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr).
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)
 
Christ est Ressuscité. Nous sommes pleinement dans le temps pascal, qui n’est autre que le temps du quotidien de nos jours. Nous avons à réaliser que le Christ Ressuscité est là agissant, il se tient en chacune de nos vies. Le temps liturgique pascal nous conduit seulement à être plus pleinement conscients dans notre quotidien avec le Ressuscité. Ses premières apparitions sont là pour nous aider à entrer en relation avec Lui, à pouvoir certainement lui répondre, là où nous sommes…
 
Alors dans cette scène nous voyons surtout Pierre décidant, appelant, agissant, réagissant mais nous pouvons aussi nous rendre attentif à l’autre de Pierre : le Christ Jésus, il se tient à sa place, il parle, il vient à eux… Jésus accompagne ainsi ses disciples en les conduisant, en les guidant et enfin en les escortant… Alors peut-être, avons-nous à réaliser qu’il fait ainsi avec nous ?
 
« Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage » Voilà le Seigneur est allé au bout, il est sur l’autre rive pleinement, debout, dans son humanité aboutie, rendu capable d’appeler au-delà de la mort, de la peur, de tout ce qui nous empêche de vivre. Il est le plein accompagnateur, sa parole est véridique, il dit le vrai de la vie pleinement. C’est bien au lever du jour, après la nuit de la mort, un jour qui durera toujours, un jour pour que tous se rassemblent en Lui, avec Lui, par Lui et ceux qui se mettent à sa suite… Il conduit chacun et tous.
 
« Jésus leur dit » Sa parole rejoint, dialogue, donne l’intelligence de la situation à l’autre, qui le suscite, qui l’entraine, qui lui donne d’être dans le dynamisme, la sortie de soi… Mais au-delà de toute cette activité, au sein même de cette activité, le disciple que le Seigneur aimait, le sent lui parfaitement depuis longtemps, il y a cette pause, cette contemplation qui nous attend, cette rencontre à nu… les premiers disciples sont passés de cette intuition portée par l’un d’entre aux  « C’est le Seigneur ! » à ce constat communautaire. « Ils savaient que c’était le Seigneur ». Mais ce silence ne suffit pas au dessein de Dieu, l’histoire avance…
 
« Jésus s’approche » Le Seigneur fait preuve d’une grande délicatesse, d’une grande douceur, il va nourrir ses disciples, leur donner de laisser naître en eux la parole véritable, celle d’une liberté libre qui s’adresse à une autre liberté libre, l’entrée dans ce dialogue qui n’aura plus jamais de fin, ce dialogue que nous présentons, ce dialogue qui peut légitimement nous effrayer, ce dialogue éternel dans lequel nous entrons en balbutiant…
 
Vers quelle joie nous conduis-tu,
Au-delà du Fils apparu,
Nuit de Noël et nuit de Pâques ?
Vers l’éternelle Eucharistie
Qui chante au sein du Dieu de vie.
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.
 

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