La mort est la seule chose qui permette à la terre d'échapper à la souffrance et au péché. La mort est la mort, avec sa laideur et sa monstruosité, et pourtant elle est en fin de compte la seule chose qui puisse nous donner l'espérance, car en ce monde limité il est impossible de vivre pleinement
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Voici la méditation pour ce mercredi de la 3ème semaine de Pâques.
Lecture Ac 8, 1b-8
Ps 65
Évangile Jn 6, 35-40
Jamais aucun prophète n'avait demandé de croire en sa propre personne comme le fait Jésus. Même Moïse ne demandait que de croire en Yahveh. Jésus, lui, a des prétentions exhorbitantes, et r
adicales. Il se présente comme la source suprême du salut, dans de multiples formules, qui évoquent le "JE SUIS CELUI QUI SUIS" de Dieu lui-même : -Je suis le Pain de Vie (Jn 6, 35.48-50) -Je suis la Lumière du monde (Jn 8, 12) -Je suis la Porte des brebis (Jn 10, 7-9) -Je suis le Bon Pasteur (Jn 10, 11-14) -Je suis la Résurrection et la Vie (Jn 11, 25) -Je suis la vraie Vigne (Jn, 15, 1-15) "Je suis le Pain." Formule d'une force extraordinaire.
Jésus s'identifie à ses enseignements : sa doctrine est pain, Lui-même est pain... capable d'apaiser notre faim ! Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim. Qui croit en Moi n'aura plus jamais soif.
Le parallélisme des deux phrases permet de les éclairer l'une par l'autre. Celui qui "vient à Jésus", celui qui "croit en Jésus" n'a pas besoin d'aller ailleurs pour se rassasier... Il n'a plus faim ni soif !
Jésus est ainsi source d'équilibre et de joie, source d'apaisement : la plupart de nos tristesses et de nos déséquilibres viennent de ce que nous ne savons pas nous appuyer vraiment sur le roc de la Parole substantielle du Père, qu'est Jésus.
"Croire", et "Venir à Jésus", sont présentés, ici, comme équivalents : ainsi est mis en évidence le fait que la foi est une "attitude vitale d'attachement à la personne du Christ" plus que le "consentement intellectuel à une somme de vérités dogmatiques abstraites". L'un et l'autre ne s'excluant pas d'ailleurs.
Pour nous accompagner dans notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr) Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
« Vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas » N’ayons de cesse de le réaliser, la résurrection s’éprouve. Nous n’avons pas a priori une connaissance d’elle en dehors de ce qu’elle vient toucher en nous.
Ignace, dans la quatrième semaine des Exercices Spirituels, propose au retraitant de contempler l’apparition du Christ Ressuscité auprès de sa sainte mère, bien que celle-ci ne soit pas déclarée dans les Ecritures [n°299].
C’est d’ailleurs la seule contemplation qu’il donne dans la quatrième semaine en tant que telle. Le retraitant est donc fondamentalement invité à faire confiance à ce qui advient, sans l’obscurcir pas ses propres représentations… Appel plus que pressant à lâcher prise pour donner à la réalité de se manifester en elle-même. Il s’agit bien de voir pour croire… Alors quel chemin Jean nous trace-t-il ? « Celui qui vient à moi » Nous avons à recevoir ce qui nous entraine, nous met en mouvement, comme les femmes qui vont au tombeau, les pèlerins d’Emmaüs.
En nous, malgré tout, ne cesse de sourdre un dynamisme qui nous fait avancer, c’est sur ce dynamisme que l’apparition du Christ prend appui pour nous consoler, nous donner de quitter cette robe de tristesse, pour entrer dans la gloire et la joie du Seigneur.
N’ayons de cesse de faire confiance à ce dynamisme consolateur qui nous touche, il nous conduit à une manière renouvelée de nous comprendre, de nous situer, de vivre… Alors allons à Lui, croyons à ce qui se manifeste ! « La volonté de mon Père ». Prenons appui sur sa Parole, sur le don que Jésus a fait de lui-même pour nous laisser faire par la volonté inébranlable de Dieu le Père, de la Trinité à conduire sa création à son terme, celui de la communion de tous.
La promesse est pour tout homme qui voit le Fils. Alors les événements se disposeront pour que nous puissions arriver au terme de notre voyage. Marchons, risquons-nous, éprouvons, laissons-nous enseigner, cheminons… Nous ne sommes plus seuls, un chemin s’ouvre en notre quotidien. Il est là qui marche avec nous, avec nos frères.
Depuis le temps du sang versé, nous savons qu’il est pour toujours avec nous. Ses paroles nous accompagnent aujourd’hui, son dynamisme aussi… Sachons le reconnaître… entrons dans la foi.
Voyons et croyons !
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.