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L'amour : ce n'est pas n'importe quel sentiment jetant un homme vers son semblable. C'est une attitude d'ouverture et de don. Il a ses lois. Jésus l'a pleinement manifesté en donnant sa vie pour ceux qu'il a choisis gratuitement. A ses disciples de le manifester au monde à leur tour.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons aujourd'hui le 6ème dimanche de Pâques/B 

Première lecture Ac 10, 25-26, 34-35, 44-48

Ps 97

Deuxième lecture Jn 15, 9-17

Évangile 15, 9-17 

Aimer ? Oui. Mais pas n'importe qui ! La solidarité familiale, sociale, nationale : bien ! Mais demander plus est impossible, sinon malsain.

Tel est le raisonnement spontané de l'homme.  L'amour n'a pas de frontières, répond Jésus. Il surmonte les oppositions humaines et même religieuses. Il est don gratuit, total. Sans doute cela reste-t-il incompréhensible et impossible, à vues humaines.  

C'est pourtant cela, le Royaume, cette nouveauté radicale introduite par la Pâque du Christ. Que de chemin à parcourir encore pour que ce Royaume s'affirme réellement en nous !  Pour nourrir notre prière je vous propose cette réflexion du Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d. ( www.carmel.asso.fr)  Bonne méditation à toutes et à tous et Bon dimanche de Pâques. 

Qu’est-ce qui fait agir l’homme ? Qu’est-ce qui le pousse à travailler, à se fatiguer, à chercher, à prévoir ? Quelle force le meut de jour en jour, d’année en année, tout au long d’une vie qui passe si vite ?  Balzac disait : c’est l’intérêt. Les affiches crient : c’est le plaisir ; et les journaux répètent : c’est la soif du pouvoir.

Jésus, lui, parlait au futur, et il disait : ce sera l’amour. Et c’est d’amour qu’il a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieux,lors de son dernier repas, alors que s’agitaient contre lui, dans Jérusalem nocturne, Judas et ceux qui le payaient, justement : les forces de l’intérêt et du pouvoir. Et dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, ce mot usé, faussé, sali, redevient grand , et porteur d’espérance. 

« Demeurez dans mon amour », dit Jésus aux disciples. Entendons ; demeurez dans l’amour que j’ai pour vous. Et effectivement, pour cette poignée d’hommes qui ont tout quitté et qui l’ont suivi, c’est la seule chose qui puisse donner sens à leur vie : demeurer dans l’amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles et les réalités de la vie éternelle. 

Et ils savent ce que cela veut dire, comme nous le savons nous-mêmes : l’amour que Jésus a pour nous est toujours à la fois une initiative et un appel.

Une initiative, car Jésus n’attend pas, pour nous aimer, que nous puissions être fiers de nous ; un appel, puisque son amour prend tout l’homme et tout dans l’homme : l’intelligence, l’affectivité, le goût d’agir et la soif de beauté. Tout cela, l’amour de Jésus veut le mettre à son service. C’est pourquoi Jésus ajoute : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ». 

C’est dire que cette amitié entre Jésus, Fils de Dieu, et nous, fils et filles de Dieu, ne se mesure pas au baromètre du sentiment, mais à celui de la fidélité. Rien de plus ordinaire, en un sens, que l’amour de Jésus et notre réponse à cet amour, car ils se vivent dans le quotidien et en habits de tous les jours.

Jésus lui-même n’a pas vécu autrement l’amour inouï qui le liait à son Père : « Moi de même j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».  Mais quelles sont les consignes de Jésus, qui doivent dessiner ainsi l’horizon de notre liberté et nous permettre de demeurer dans son amour ?  Jésus n’en a laissé qu’une : « Aimez-vous ». Et de fait, tout est là, car aimer, c’est faire vivre.

Aimer, c’est vivre pour que l’autre vive, pour qu’il puisse se chercher, se trouver, se dire ; pour qu’il se sente le droit d’exister et le devoir de s’épanouir.

Aimer, c’est faire exister l’autre, les autres, à perte de vue, à perte de vie, malgré nos limites et les handicaps de l’autre, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les tassements de l’existence, malgré les ombres de l’égoïsme ou de l’agressivité qui passent jusque dans les foyers les plus unis et les communautés les plus fraternelles.

Aimer, c’est repartir sans cesse, à deux, à dix, en communauté, en Église, parce que l’amour du Christ ne nous laisse pas en repos, et parce que, après tout, d’après Jésus lui-même, il n’y a pas de plus grand amour, il n’y a pas d’autre limite à l’amour que de donner sa vie, en une fois ou à la journée. 

Déjà le Psalmiste disait à Dieu dans sa prière, comme pour résumer sa découverte de l’amour du Seigneur : « Toi, tu ouvres la main, et tu rassasies tout vivant ». Dieu est celui qui ouvre la main et qui est sans cesse en train de l’ouvrir ; le disciple de Jésus est celui qui garde la main ouverte, sans jamais la refermer ni sur rien ni sur personne. 

Et nous voilà perplexes et démunis devant un pareil renversement des valeurs. Nous sentons bien, pourtant, et nous savons d’expérience, que par là, sur ce « chemin de la charité », comme disait saint Paul, notre vie retrouve toujours un peu de sa légèreté, et notre cœur un peu de son espace. C’est bien ce que Jésus ajoute, sur le ton de la confidence : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ». 

Quand cette joie du Christ trouve un écho en nous, notre vie, comblée ou douloureuse,commence à laisser un sillage.

Parfois, il est vrai, la route de l’abnégation paraît longue et nos efforts bien mal payés, par nos frères ou nos sœurs, par les enfants, ou par Dieu.

Il est bon, à ces heures-là, d’écouter le Christ nous redire, comme aujourd’hui, pour remettre les choses au point et notre vie dans sa lumière : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, (ce n’est pas toi qui m’as fait un cadeau en acceptant la foi et mon appel), c’est moi qui t’ai choisi ; et je t’ai placé/e, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l’avant, que tu portes du fruit,et que ton fruit demeure ». 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

Commentaires (Total : 1)

H
Hélène nzimbu 08/05/2021 21:22:06

Amen

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