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La prière etant un engagement, nous ne pouvons prier en toute vérité pour ceux-là que ne serions pas prêts à aider nous-mêmes.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce mardi de la 7ème semaine de Pâques. 

Lecture Ac 20, 17-27

Ps 67

Évangile Jn 17, 1-11 

La grande prière de Jésus avant sa passion ! Il prie pour ses apôtres, ses disciples et par là même il prie aussi pour nous, chrétiens baptisés en sa mort et sa résurrection. Jésus prie son Père de le glorifier... "Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi avant que le monde existe" 

Jésus est pleinement homme mais il est aussi pleinement Dieu. Sa prière est un acquiescement à la Passion où dans sa résurrection il glorifiera son Père par son œuvre de salut et où il retrouvera pleinement sa gloire du Ciel. 

Cependant si Jésus prie pour ses apôtres c'est qu'il sait que la gloire du ciel ne va pas sans la croix de la terre. Et la croix est impressionnante, on peut avoir envie de fuir devant la souffrance ou le renoncement qu'elle implique.

Il faut alors au croyant toute la grâce de Dieu pour ne pas fuir, pour ne pas se perdre loin de Dieu.  Le monde avec ses plaisirs tout humains, ses pensées variables suivant les modes, son besoin de consommation, de possession, peut attirer loin de Dieu. C'est un risque réel. Jésus aurait pu prier pour que cela soit épargné au croyant, mais non, il prie pour que le croyant restant dans le monde soit fortifié par la grâce de Dieu. 

C'est important, car être chrétien ne se vit pas dans une certaine société politique, intellectuelle ou autre, bref "idéale".

Le chrétien doit vivre sa foi au milieu du monde, dans le pays qui est le sien, dans la famille qui est la sienne. Être chrétien n'est pas adhérer à une politique ou à une idéologie, être chrétien c'est vivre avec Dieu là où l'on est. 

Et alors il est bon de s'interroger : quel chrétien suis-je véritablement dans le monde qui est le mien ? Quelle est ma relation à Dieu, comment est-ce que je reçois la grâce de Dieu, puisque le Christ lui-même a prié pour que nous vivions de cette grâce. "Moi, je prie pour eux ; ce n'est pas pour monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi".

Cette prière de Jésus a-t-elle une importance pour nous ?  Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj. (www.jardinierdedieu.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)  Nous sommes dans ce long temps de Pâques, qui dure non pas 40 jours comme le Carême mais 50 jours, il y a les quarante premiers jours jusqu’à l’Ascension puis les 10 jours où nous sommes qui nous conduisent à la Pentecôte... Se vit là, la conversion qui, peu à peu, donne à l’Eglise, à nous de prendre notre vraie et pleine stature... Une présence a été interrompue pour qu’une autre naisse... une autre où il nous est donné d’y être plus pleinement présents, plus pleinement acteurs.

Ce passage de Saint Jean dont nous entreprenons la lecture peut nous guider dans la réception des grâces spécifiques de ces jours... Prenons le temps de recevoir ce qui nous est donné en chacune de nos vies... n’allons pas trop vite...   Une œuvre a été accomplie « J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner ». L’œuvre du Fils consiste à faire connaître le Père, et cela il l’a réalisé en vivant pleinement une vie humaine, à travers cela il donnait la possibilité à tous les autres humains de le comprendre, et, par là, de comprendre ce qu’il voulait dire et exprimer du Père, de Celui qui le fait vivre... Son humanité est ce qui nous permet d’entrer dans le mystère de Dieu, elle se donne à contempler, à recevoir depuis sa conception jusqu’à sa mort et sa résurrection... A travers la vie du Christ, et spécialement son obéissance, sa dimension filiale se révèle et se révèle alors le Visage de son Père... Cette humanité parle en toute sa durée...   Une œuvre a été reçue « Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi » Ce qui a été manifesté, est maintenant, reçu, compris, assimilé par d’autres profondément, nous sommes dans ce temps pascal où le don qui avait été perdu dans l’abandon de la Passion, dans le péché, dans le désarroi est maintenant reçu à nouveau dans le pardon, le don a transformé les disciples, ils ont acquis cette nouvelle stature, ils peuvent s’adresser pleinement au Père, au Fils... Ils sont entrés dans le mystère du Dieu de Vie, ils ne parlent pas par des opinions reçues d’autres mais à partir de ce qu’ils ont eux-mêmes expérimentés, ils peuvent devenir des témoins fiables de la Bonne Nouvelle.

Jean nous le redit, prenons le temps de nous redire nous aussi notre foi, de mesurer combien elle nous relie au Père et au Fils, combien elle nous situe, nous ancre... laissons retentir en nous les paroles de vie reçues, laissons les produire leur fruit de vie...   Une œuvre est confiée « Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde » Alors peut s’ouvrir un autre temps, un autre temps à inventer, que dire là... rien de plus que ce nouveau temps le sera dans la mesure même où restera vive la mémoire de ce qui aura été vécu, tenir l’avenir demande de recevoir le passé, là où se trouve la promesse, le lieu de la rencontre, l’humanité du Christ... La situation sera toujours vivable, quel que soit les difficultés qui se présenteront à la condition que la promesse reste vive, et elle restera vive dans la fidélité au Nom reçu du Fils mais pour cela, il importe d’être d’abord et avant tout ancré dans l’unité entre nous, unité qui naît de la fidélité de chacun à la mémoire du Fils, à chaque rassemblement chrétien c’est cela que nous faisons, raviver en nous la fidélité à son Nom... Que soit bénie toute messe, toute prière... 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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