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Dans leur diversité, les récits évangéliques rapportant les évènements postérieurs à la Résurrection de Jésus convergent vers une même idée : Jésus fait participer les siens à l'Esprit qui l'anime. Il les rend par là capables de poursuivre en partant dans le monde annoncer le salut.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons aujourd'hui la solennité de la Pentecôte.

  Première lecture Ac 2, 1-11

Ps 103

Deuxième lecture 1Co 12, 3-7, 12-13

Évangile Jn 20, 19-23 

Vivre ! Vivre en plénitude et pour toujours ! Tel fut le cri spontané de l'homme dès ses origines. Mais le péché qui fut le sien l'enferma en lui-même et le conduisit à l'échec. 

La vraie vie, c'est l'Esprit. Elle nous est offerte, affirme la révélation chrétienne. l'Esprit, "souffle de Dieu" ! Les Juifs nommèrent ainsi la force jaillissante dont ils décelaient l'action dans le monde créé.

Ils en reconnurent la présence dans le don de la Loi. Ils en attendirent la renaissance de leur peuple écrasé par la défaite. Ils y virent surtout le dynamisme capable de recréer le cœur perverti de l'homme et de le tourner vers son Seigneur. 

Pour eux, ce terme ne désignait cependant qu'une manifestation divine. La foi chrétienne y reconnaît la domination d'une personne vivante. 

Dieu, en sa réalité la plus profonde, est échange et don. Cette découverte fondamentale, rendue accessible à l'homme en Jésus Christ, s'exprime par la croyance au Dieu trinitaire.

Le Père et le Fils, liés dans la réciprocité, se reconnaissent en l'Esprit, Amour substanciel auquel l'un et l'autre donnent plénitude de réalité. 

S'il s'agit là d'une vérité impossible à saisir en toute clarté, ses conséquences sont en tout cas prodigieuses pour l'homme : participant à l'Esprit il est ainsi dans le dynamisme même de la vie divine. 

La Pentecôte, fête de l'Esprit, marque ainsi l'aboutissement de Pâques. C'est à partir d'elle et par elle que s'affirme le renouvellement d'un monde recréé par Dieu. 

Pour nous accompagner dans notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr)  Bonne méditation à toutes et à tous et Bonne fête de la Pentecôte. (Père Xavier Bugeme sj)  La Pentecôte, un basculement.

Celui où l’Eglise a commencé à exister, dans le sens où elle a commencé à s’exprimer, à se manifester au-dehors, à rayonner.

Son engendrement, réel et secret, est bien plus ancien. Certains pères de l’Eglise font remonter cet engendrement de l’Eglise au commencement de l’Incarnation du Verbe en la Vierge Marie, au jour de l’Annonciation… L’Eglise ne peut se développer extérieurement avec justesse dans le monde que dans la mesure où elle ne cesse de revenir sur le lieu de son engendrement… C’est bien ce que nous dit, aujourd’hui jour de la Pentecôte, ce passage de Jean pris dans les premières apparitions du Ressuscité.  

L’Evangile du jour nous donne l’intelligence intérieure de ce basculement vers l’extérieur. Il y a un double mouvement à vivre en ce jour, pour nous.

Il y a un mouvement rétrospectif, en reconsidérant le temps pascal en son progrès. Nous découvrons d’où provient le basculement de ce jour de la Pentecôte, sur quoi il prend appui, comment est il autorisé. Il y a un mouvement prospectif : qu’est-ce qui doit se chercher dans l’avenir qui s’ouvre à partir de ce basculement, de cette sortie de soi, comment ne sera-t-elle pas alors pure perte mais approfondissement de son identité. Ce double mouvement peut rythmer la vie de chacun de nous.  

Un mouvement rétrospectif « C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine… » Il y a tout ce cheminement vécu, autorisé par le Christ Ressuscité, de la peur à l’envoi en passant par la paix reçue, la joie de la reconnaissance.

Ce chemin vécu, reçu, gardé par les premiers disciples, par les Apôtres, nous est toujours offert. Il est notre bien le plus précieux, le seul d’une certaine manière. La promesse nous est faite que toujours nous pourrons quitter nos peurs pour aller vers demain, forts d’un appel, d’un envoi en ayant, pour cela, expérimentés paix et joie.

La main que Dieu nous tend, est pour toujours... Elle est le signe indélébile de ce Dieu qui veut notre existence véritable. C’est ce temps pascal qui chaque année nous ré engendre à la confiance, en goûtant à nouveau son amour miséricordieux, en mesurant le déploiement de son amour aux premiers temps de l’Eglise. Il nous donne à chacun de nous de s’ouvrir à partir de ce qu’il a déjà reçu.   Un mouvement prospectif qui nous envoie à notre aujourd’hui, à notre quotidien « Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit…» Recevoir l’Esprit est fondamentalement pour la libération, la nôtre et celle d’autrui… L’Esprit est là pour nous donner de contribuer à la libération, au déliement de nos frères… C’est l’orient, à partir duquel, tout de notre action doit prendre sa consistance… L’Eglise sera elle-même dans toutes les nouveautés de l’histoire dans la mesure où cet orient lui sera toujours présent au cœur.   Et moi, aujourd’hui ? Quel basculement en ma vie, comment puis-je, m’orienter afin d’être le héraut de cette libération promise à tous et qui ne peut se recevoir que dans le dialogue entre frères… Comment concrètement puis-je recevoir ce qui m’envoie en ma vie : la paix, la joie pour le pardon… Comment puis-je poser le geste modeste qui signifie cette orientation de réconciliation avec la vie envers chacun de mes prochains ?

Comment faire de mes jours, cette pentecôte promise à tous les peuples ?  Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Père Xavier Bugeme sj  

Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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