l'Eucharistie est Sacrifice : c'est le sacrifice du corps immolé du Christ et de son sang versé pour nous tous.
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix.
Nous célébrons ce dimanche la solennité du Corps et du Sang du Christ ( le Saint Sacrement )
Première lecture Ex 24, 3-8
Ps 115
Deuxième lecture He 9, 11-15
Corps livré... Sang versé... Ces expressions renvoient à la misère qui gangrène le monde : tous ces gens écrasés, violés, torturés, mis à mort de toutes sortes de façons. De tout cela s'élève comme une immense clameur désespérée.
Pourquoi faut-il que l'homme soit ainsi destructeur ? Cri du sang : c'est l'appel à la revanche, à la vengeance.
Corps livré... sang versé... Voici soudain que ces deux termes prennent une autre portée, à travers la personne de Jésus.
Ils affirment l'amour, un amour possible envers et contre tout. L'amour même de Dieu ! Ce ne sont pas de simples images. Celui qui était le juste par excellence a connu l'abandon, la torture, une mort ignominieuse.
Mais, d'une vie arrachée, le Christ a fait une vie donnée. C'est cette réalité qu'il a voulu rappeler dans le repas eucharistique.
C'est elle qu'il a voulu voir réaffirmée chaque jour, dans un monde de détresse, afin que, par elle, nous connaissions le véritable visage de Dieu et que nous en vivions.
Au cœur de notre existence, parfois difficile, Dieu est là, en Jésus-Christ. Il nous nourrit de sa présence aimante. En célébrant les signes qu'il nous a donnés, c'est lui-même que nous fêtons.
Pour nous accompagner dans notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj ( jardinierdedieu.fr ).
Bonne méditation à toutes et à tous et Bon dimanche du Très Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ ! Nous sommes maintenant pleinement revenus dans le temps ordinaire.
La Parole de Dieu retentit sur le fond de notre quotidien. L’enjeu pour nous est de savoir vivre cet « aujourd’hui » dans la perspective de la Pâque du Seigneur, Pâque à laquelle nous pouvons participer, comme nous l’a montré tout le déploiement du temps pascal. Nous en connaissons le terme : l’entrée dans la vie trinitaire. Aujourd’hui, nous en revisitons le moyen privilégié, celui de notre communion à l’offrande eucharistique que le Seigneur a fait et fait de lui-même.
Aussi nous considérerons dans notre commentaire d’évangile notre propre position, nous prenons la place des disciples... « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal ? » Voilà la question que nous pouvons adresser au Seigneur en considérant notre propre vie, où veux-tu que ta présence vienne prendre, porter notre existence... Ce lieu en nous où nous éprouvons le besoin ou le désir de ta présence, pour qu’il croisse, pour qu’il résiste, pour qu’il devienne le lieu d’un plus grand amour, pour que je passe à toi parce que je m’y éprouve trop attaché à moi-même ou à des choses qui ne sont pas vraiment vivantes... Je ne puis rencontrer le Seigneur si je ne vais pas à lui avec ce qui me constitue... alors je te dis où je désire que se prépare ton repas pascal en ma vie sans peur de ton jugement. « Jésus prit du pain » Le Seigneur s’est offert et nous donne la possibilité en toutes nos situations, d’entrer nous-mêmes dans ce mouvement.
Le Seigneur, au terme de son existence terrestre, a posé ce geste commun à l’humanité : prendre de sa nourriture pour l’offrir, pour signifier son existence, et aussi pour se donner à nous, nous pénétrer, nous nourrir, nous animer. Le premier de ses gestes est celui de la bénédiction : dire du bien, reconnaître ce qui est.
Le Seigneur reprend ce que nous lui apportons, accuse réception du don que nous lui faisons, en dit toute la valeur, le poids d’humanité, que cela nous semble beau ou moins beau à offrir... Depuis le temps du sang versé, nous savons bien que nous pouvons nous adresser à lui pleinement pour toute notre existence... Ce qu’il reçoit, ce qu’il prend, il nous le redonne... et nous le recevons, porté de lui, nous pouvons le prendre différemment, entrer nous-mêmes dans une nouvelle offrande, une nouvelle manière de recevoir ce que nous avons offert... nous entrons dans la vraie liberté, celle qui considère la relation entre le Seigneur et nous... « Je ne boirai plus du fruit de la vigne » Il y a cette rupture, ce moment ne retombera pas dans le quotidien, il monte vraiment vers Dieu, il s’arrache, il quitte... En chacun de nos moments de vie, il y a une partie caduque qui retourne à la terre et il y a une partie appelée à subsister, à devenir étoffe de notre être.
C’est celle qui passe avec le Seigneur, c’est celle qui a valeur. Jésus nous donne de passer à lui, dans le quotidien de nos jours, il nous propose, il nous appelle à son passage, à nous rapporter justement à notre vie, à faire que tout soit ordonné à la relation avec Lui, à l’ouverture à l’amour, jour après jour. Il nous aide à voir autrement, à choisir à partir de ce qui compte vraiment, à ce qui va subsister, cette capacité de relations avec Lui, avec tous les autres vivants, tous ceux qui sont appelés... Nous aussi nous sommes appelés au banquet. Chaque instant, selon la manière dont nous le vivons, nous oriente vers le banquet. Comme le dit une oraison de l’avent, se forme la manière dont nous t’aimerons toujours « Fais fructifier en nous l’Eucharistie qui nous a rassemblés : c’est par elle que tu formes dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous t’aimerons éternellement »... Ce mystère est grand qui nous fait passer à Dieu dans l’épaisseur de nos jours... Chaque jour est appel pour vivre ce passage, chaque jour le Seigneur vient épouser nos vies pour les aider à passer en Eux. Et pour cela, il s’agit pour nous d’offrir le lieu du repas, du passage, de quitter ce qui doit être quitté, il fera le reste, n’en doutons pas...
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.