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Parmi les maximes de Jésus, dans le discours prononcé sur la montagne, l'une trace au disciple un chemin sûr : qu'il traite les hommes comme il voudrait être traité par eux. Maxime exigeante, mais condition de salut

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,

Paix !

Je vous envoie la méditation pour ce mardi de la 12ème semaine TO Impaire/B

Lecture Gn 13, 2.5-18

Ps 14

Évangile Mt 7, 6.12.14

Ne donnez pas aux chiens ce qui est "sacré".

Formule énigmatique, qu'on peut comprendre de plusieurs manières. Il s'agit certainement d'un conseil de prudence...de respecter les choses saintes... Le christianisme est une réalité sacrée, une "perle" précieuse. 

Jésus nous recommande de pas le livrer inconsidérément à ceux qui sont incapables de le comprendre. Il ne sert à rien de d'exciter la fureur des autres, en leur proposant des exigences incompréhensibles pour eux : une certaine insistance sectaire dans la proclamation de l'évangile ne répond pas à ce Jésus dit ici.

Nous ne sommes jamais dispensés d'avoir du tact et de la délicatesse pour proposer le message évangélique, afin de ne pas le faire profaner ou rejeter par une insistance maladroite. Leçon importante pour beaucoup de parents, face à leurs grands enfants.

Leçon capitale pour tous ceux qui vivent dans des milieux parfaitement étrangers à la pensée chrétienne. Il n'est pas sage de provoquer l'opposition sous prétexte de dire la vérité.

Jésus va même plus loin : "Tout ce que vous voulez que les fassent pour vous, faites-le de même pour eux. Règle d'or.

Les sages, dans presque toutes les religions, ont donné des règles semblables. Il est bon de souligner que l'évangile n'est pas toujours original, qu'il ne fait souvent que reprendre les meilleurs éléments de la moralité humaine. 

Il faudrait chercher, dans les dictons populaires, ce qui correspond à cette maxime de sagesse : faire aux ce que l'on souhaite pour soi ! Soulignons son caractère positif. On la transpose trop souvent en négatif : "Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse." La formule positive prend un caractère presque infini. 

Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr).

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)

« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré… »  Comment comprendre cette série de recommandations de la part du Seigneur ? Comment percevoir le collier de perles qui se constitue ainsi ?… Peut-être, se dire que nous avons pour commencer notre cheminement, qui que nous soyons, à d’abord commencer par nous respecter nous-mêmes, respecter, considérer, honorer, écouter, laisser grandir la singularité qui nous constitue. Elle n’est pas à partager comme cela, elle est ce parfum précieux à savoir conserver dans un flacon bien fermé pour ne pas le répandre en vain. Un jour viendra où le parfum pourra être répandu mais pas n’importe comment, pas pour n’importe qui…

« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous… » Si nous cheminons, sur ce chemin, où je travaille à me rassembler, à respecter en moi cette singularité qui se donne, je réalise que mon action quotidienne est plus ou moins aidante, que les choix que je pose orientent plus ou moins bien, pour faciliter mon avancée dans la réception profonde de cette singularité qui m’appelle. Alors je puis réaliser que ce travail précieux de densification de mon être, d’autres m’y aident et qu’ainsi je dois aussi chercher à aider autrui sur ce chemin. Oui, mon chemin d’humanisation passe par l’aide au chemin d’humanisation de l’autre. En plus d’être avec lui, mon prochain,  je dois chercher à me trouver à la bonne distance de lui, à le respecter pour l’aider à devenir lui aussi sur son chemin de singularité…

« Entrez par la porte étroite… » Dès lors je sens en moi un devenir global qui me pousse, que je m’efforce de respecter, de laisser croître. Ce n’est plus la réponse personnelle individuelle au Christ, c’est la réponse de l’humanité en moi. Dès lors, le cheminement n’est plus indifférent, je ne vagabonde plus, je marche sur mon chemin, à l’écoute de ce qui en moi ou dans la rencontre de l’autre me parle vraiment, me donne de m’ouvrir à la promesse pour moi, mais aussi pour tous les autres. Rien ne devient indifférent. Tout compte, tout a du sens… Sur ce chemin « étroit », je serai amené à rencontrer la parole du Christ, je réaliserai alors combien elle est vivante, combien aussi elle m’indique que mes frères, dans le quotidien partagé, me disent aussi la beauté de la Vie qui se donne… Je ne suis plus seul sur le chemin, tout bouge avec moi, je marche avec tous sur le chemin du Seigneur qui se fait tout à tous…

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj

Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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