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Jésus est Fils de Dieu, il peut tout car il est maitre de la vie. Il est également maître de la vie en nous, mais il n'attend qu'une chose : que nous l'accueillions, que nous nous l'invitions à nous libérer de tout ce qui nous oppresse, nous entrave, de tout ce qui porte atteinte à notre dignité d'homme, à notre dignité d'enfant de Dieu

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Voici la méditation pour ce mercredi de la 13ème semaine TO Impaire B.
 
Lecture Gn 21, 3.8-21
Ps 33
Évangile Mt 8, 28-3
 
Les trois évangiles synoptiques racontent ce récit étrange des "démons" chassés dans un troupeau de porcs ! Marc le place chez les Géraséniens, Luc le place chez les Gergéséniens et Matthieu chez les Gadaréniens.
 
Lequel des trois est vrai ?, pourrait-on dire, si on cherchait dans l'évangile seulement un document historique, matériellement précis comme un reportage. Le Père Lagrange, grand exégète catholique, souligne que "mieux vaut accord tacite que manifeste".
 
Les divergences des évangiles, loin d'être un scandale, ne font que mettre en valeur leur accord profond sur l'essentiel. 
 
Deux documents, dont l'un est servilement copié sur l'autre, ne comptent que pour un. Ce qui est significatif, ce sont deux ou trois documents qui se croisent sur l'essentiel tout en gardant leur autonomie, et leurs erreurs de détail, peut-être. C'est humain. On sait combien il est facile de déformer les "noms propres". 
 
Matthieu en cite "deux". Marc et Luc n'en ont qu'un. Nouvelle illustration de la loi énoncée ci-dessus. Le décor est sinistre. En quittant le bord du lac on escalade des sentiers rocheux, à l'est du lac. Des grottes, des tombeaux : repaires de brigands et d'anormaux, qui rançonnent les passants... Le démon y trouve une clientèle de choix.
 
Pour nous accompagner dans notre prière, je vous suggère cette réflexion de la Sœur Nathalie (www carmelsaintjoseph.com)
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
 
La défaite du mal est annoncée dans le cri des deux possédés : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? » (v.29). Aveu de faiblesse et d’une retraite proche, on peut y entendre en sous-entendu, « laisse-nous profiter du peu de temps qu’il nous reste pour semer encore un peu plus la peur et la haine ». 
 
Mais l’ombre de la Croix se profile déjà, menaçante pour les ténèbres et le chaos vaincus par avance. Oui ! Le Salut est en marche et rien ne peut arrêter sa force et sa victoire. Il aura le dernier mot par le puissance de la Résurrection.
 
La présence de Jésus déroute, trouble, met en lumière. Reconnu par ses deux détracteurs comme le « Fils de Dieu » (v.29), il est le Verbe, traversant, depuis l’origine du monde, la création et continuant son œuvre de séparer et de « bien-dire ». Limité dans le temps de son Incarnation, il porte en lui l’éternité de sa victoire consommée dès avant les siècles. Tout le mystère de sa personne comprend déjà la victoire inaliénable de la lumière.
 
La réaction de la foule est plus surprenante, après être venue à sa rencontre, pourquoi le supplie-t-elle de quitter leur territoire, comme si elle se positionnait en ennemi du bien ?
 
Nous pouvons noter toutefois, qu’il ne s’agit pas d’une menace ou d’une intimidation à la manière des possédés, mais d’une supplication, comme d’une prière.
 
Les Gadaréniens attendent aussi le « moment fixé », ils ne se résoudront pas à une guérison à la sauvette, Jésus est venu en terre païenne jusqu’à eux, ils se sont déplacés en masse pour le voir. Ils l’ont vu. Ils ont reçu un acompte de leur libération par la mort des porcs et la délivrance des deux possédés. Ils sont maintenant dans la promesse du Salut universel et total.
 
Aveu de leur faiblesse, leur demande de mise en distance peut s’interpréter comme la distance intégrée entre leur pauvreté de créatures (et d’autant plus qu’ils sont païens face à un Juif) et la puissance du Créateur. Ce n’est pas forcément le non-accueil d’une porte fermée plutôt qu’une distanciation de reconnaissance. Le choc de la mise en présence de la Victoire met en branle leurs soubassements charnels, comme Pierre lui-même a demandé à Jésus de s’éloigner : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » (Lc 5,8).
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.
 

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