Pardon, Seigneur, de me sentir si seul alors que Tu es là...(Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
Je vous envoie la méditation pour ce samedi de la 13ème semaine TO Impaire B.
Lecture Gn 27, 1-5.15-29
Ps 134
Évangile Mt 9, 14-17
Le comportement des disciples de Jésus choquait... On les trouvait trop joyeux, trop bon-vivants... Ils ne jeûnaient pas. C'était scandaleux. Pourquoi ne faites-vous pas comme tout le monde ? Comme les disciples des pharisiens ?
Enfin, tous les autres "rabbins" imposent une discipline stricte à ceux qui veulent monter vers la perfection ! C'est le problème de l'indépendance de Jésus et des siens à l'égard des observances (sabbat, ablutions, jeûne) qui est posé ici, comme il le sera dans bien d'autres passages des évangiles.
Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr)
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)
« Alors que nous et les pharisiens » Un groupe s’appuie sur une pratique similaire d’un autre groupe pour promouvoir sa manière de faire. Ici, les disciples de Jean Baptiste qui jeunent, s’appuient sur les pharisiens qui jeunent, pour imposer une normalité du jeun à tous, et notamment aux disciples du Seigneur Jésus… La majorité a-t-elle toujours raison dans sa pratique commune ? Un espace est mis en avant… qui tend à s’homogénéiser, à produire exclusivement de l’identique… Nous sentons bien que cette manière de faire n’est pas satisfaisante. Pourquoi, parce qu’elle ne prend pas en compte la raison du jeun [et, là, les différences éclateraient], mais la nécessité apparente d’une entente commune sur une pratique sans plus, non reliée à ses raisons profondes… La parade envers cette tentative hégémonique vient donc rapidement dans la bouche de Jésus. A cette manière de voir figée, il propose de s’ouvrir à ce qui se vit au moment même. Le sens pourra s’imposer.
« Pendant le temps » La vie n’est pas une série d’obligations extérieures à respecter mais un surgissement intérieur et extérieur à soi, qui offre une consistance à la manière d’être qui cherche à y répondre. Alors ici, maintenant, et bien ces hommes, ces femmes, ils suivent le Seigneur Jésus et c’est cela qui compte pour eux, qui les remplit, les fait vivre… Jésus s’appuie sur l’image des noces et de l’Epoux pour en manifester le sens. Un don se fait, il est à recevoir, ils ont à s’en réjouir pleinement. Ensuite, d’autres choses viendront, qui elles aussi seront porteuses de sens et auront à être reçues en tant que tel. A travers cette succession, un sens encore plus profond se révélera.
« Mais des jours viendront » une promesse pour l’avenir, centrée sur l’Epoux. Le jeun trouvera son sens dans la vie avec l’Epoux. Lorsqu’il est présent, cela porte à la joie, lorsqu’il est absent, cela porte au manque, au jeun et à la douleur. A chaque fois, le Seigneur Jésus est au centre de l’action symbolique du groupe des croyants. Pour nous, les chrétiens, loin des temps évangélique, ce passage d’Evangile est riche d’enseignement sur la manière de comprendre la liturgie. Elle n’est pas une masse de rites extérieurs, précis à respecter, qui donnerait sens par eux-mêmes. Elle est quête actuelle symbolisée du Seigneur Jésus qui, par son Esprit, se donne aujourd’hui dans la reprise actualisante du temps évangélique. Un peu comme pour le sage chinois, il ne s’agit pas de rester sur le doigt mais de percevoir que le doigt nous montre la lune. En tout, cherchons à nous unir au Christ Jésus qui se donne en tout.
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.