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Au lieu de dire : s'il n'y avait point en Dieu de miséricorde, il faudrait faire toutes sortes d'efforts pour la vertu ,il faut dire, au contraire, que c'est parce qu'il y a en Dieu de la miséricorde qu'il faut faire toutes sortes d'efforts

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Voici la méditation pour ce mardi de la 15ème semaine TO Impaire B.
 
Lecture Ex 2, 1-15a
Ps 47
Évangile Mt 11, 20-24
 
Après ce discours adressé aux disciples, Matthieu nous décrit longuement l'activité de Jésus : nous le voyons, en particulier, discuter avec ses adversaires... Il fait part d'événements concrets pour montrer que c'est dans des circonstances pratiques de l'existence qu'il faut prendre parti "pour" ou "contre" lui.
 
Jésus n'est pas un mou. Sa parole devient parfois menaçante. Non, la vie humaine n'est pas un "jeu", c'est sérieux. Il s'y accomplit un jugement : nos vies quotidiennes sont :
-soit une correspondance à Dieu
-soit un refus de Dieu...
 
A tout moment, nos actes sont un choix "pour ou contre" Dieu. Nous n'y pensons toujours, bien sûr. Heureusement, en un certain sens ! Cela diminue notre responsabilité, cela permet à Dieu d'avoir pitié de nous et de nous pardonner : beaucoup d'actes mauvais que nous pouvons faire nous échappent un peu... Nous nous en rendons compte après coup, mais c'est déjà fait...
 
A tout moment, Dieu a un vouloir sur nous. A tout moment, nous pouvons savoir quelle est la volonté de Dieu sur nous. A tout moment, quand nous y pensons vraiment, nous pouvons vivre en communion avec Dieu, en correspondance à sa volonté. Notre "révision de vie" de chaque soir devrait être, avec Lui, la recherche de ces "correspondances" aimantes...et de nos "refus".
 
Pour nous accompagner dans notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr)
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)
 
Faire des reproches, est, nous le savons bien, la marque de l’amour véritable. La personne qui aime l’autre sincèrement, qui a le souci de l’autre, signe ainsi souvent son amour. Elle n’accepte pas que celui qu’elle aime se comporte ainsi, qu’il ne réagisse pas au message qu’elle lui envoie, qu’elle ne réponde pas au signe adressé. Non, elle l’appelle, elle n’accepte pas l’idée que l’autre ne réponde pas selon ce que son cœur à elle lui dicte… Elle ne doute pas de son propre amour et de sa véracité, mais elle perçoit combien la « non-réponse » de l’autre signe, pour lui, le risque de ne plus être capable d’aimer, ne plus être capable de s’ouvrir à l’autre, le risque de ne plus être vraiment libre, de ne plus être dans sa propre existence… Oui, les actes qu’elle a posés parlent vraiment… ne pas y répondre signe une perte de vie, à laquelle elle ne peut se résoudre, et à laquelle veut remédier… Elle mesure l’abysse vers lequel l’autre se précipite… C’est vrai pour la personne amoureuse, mais c’est aussi vrai pour le parent, le pédagogue, l’ami, le frère…
 
Cette expérience, Jésus l’a vécue. Il a vraiment parlé aux gens de ces bourgades avec sincérité, il a vraiment posé des signes significatifs et les autres n’ont pas répondu… Ses appels à la conversion en droit fil pourtant avec leurs attentes, celles reçues de la foi au Dieu de l’Alliance, des croyances qu’ils professaient pourtant, n’ont pas eu de réponses… Les personnes semblaient ne plus habiter leurs existences… Ne nous trompons pas, il ne s’agissait pas de le reconnaître pleinement comme le Fils de Dieu, mais de retrouver le chemin de sa propre identité, le chemin de sa propre foi, de ce qui donnait sa consistance à son existence de membre du Peuple Saint…
 
Chacun de nous, d’une manière ou d’une autre, nous avons une faille en nous, une partie de notre être où nous n’arrivons pas à assumer notre identité, telle aura du mal à assumer son rôle de mère envers un de ses enfants, telle autre ne saura pas garder un panorama amical stable entre plusieurs personnes, telle autre renoncera trop facilement à sa propre dignité pour gagner l’amitié d’un groupe… En chacun, une hémorragie de l’être, recevons, en ce lieu de notre être, la parole du Seigneur qui nous appelle, découvrons dans son exigence la marque véritable d’un amour qui nous veut libre, autonome, responsable… Puisons dans cet appel, la ressource pour rebondir, pour nous éveiller, pour nous dire au moins que notre manière de faire, d’être actuellement ne suffit pas… pour nous ouvrir à la conversion, au devenir vivant…
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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