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Plus l'avenir s'ouvre devant moi comme une cravasse vertigineuse ou un passage obscur, plus, si je m'y aventure sur votre parole, je puis avoir confiance de me perdre ou de m'abîmer en vous

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Voici la méditation pour ce mardi de la 18ème semaine TO Impaire B. 

Lecture Nb 12, 1-13

Ps 50

Évangile Mt 14, 22-36 

"Jésus obligea ses disciples à partir". Détail surprenant. C'est Jean qui explique cette anomalie. Les foules, émerveillées du miracle, ont voulu entraîner Jésus dans une aventure politique : le faire roi.

Jésus connaissait trop ses propres disciples, attachés à cette même perspective de messianisme temporel... Ils se seraient facilement laissés prendre par la griserie de la manifestation. 

Pour nous accompagner dans notre prière, je vous recommande cette réflexion de l'Abbé lluc TORCAL(www.evangeli.net). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj) 

La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.

Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient: «C'est un fantôme», et la peur leur fit pousser des cris. Mais aussitôt Jésus leur parla: «Confiance! c'est moi; n'ayez pas peur!». Pierre prit alors la parole: «Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau».

Jésus lui dit: «Viens!». Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il cria: «Seigneur, sauve-moi!».

Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit: «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?». Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent: «Vraiment, tu es le Fils de Dieu!».   Ayant traversé le lac, ils abordèrent à Génésareth.

Les gens de cet endroit reconnurent Jésus; ils firent avertir toute la région, et on lui amena tous les malades. Ils le suppliaient de leur laisser seulement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui la touchèrent furent sauvés.

«Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau»  Aujourd'hui, nous ne verrons pas Jésus entrain de dormir dans une barque pendant que cette dernière s'enfonce dans l'eau, ni calmer la tourmente avec une seule parole de réprimande, suscitant ainsi l'admiration des disciples (cf. Mt 8,22-23).

Mais l'action d'aujourd'hui est aussi déconcertante: autant pour les premiers disciples que pour nous-même.  

Jésus avait obligé les disciples à monter dans la barque et à se diriger vers l'autre rive; il s'était éloigné de tout le monde, après avoir donné à manger à une foule affamée et était demeuré seul dans la montagne, profondément plongé dans la prière (cf. Mt 14,22-23).

Les disciples, sans le Maître, avançaient avec difficulté. Ce fut alors lorsque Jésus s'approcha à la barque en marchant sur les eaux. 

Comme il est propre des personnes normales et saines d'esprit, les disciples s'effrayèrent à le voir: les hommes ne marchent généralement pas sur l'eau et donc, ils devaient être entrain de voir un fantôme.

Mais ils se trompaient: il ne s'agissait pas d'une illusion, mais bien du Seigneur Lui-même, qui les invitaient —comme en tant d'autres occasions— à ne pas avec peur et à Lui faire confiance pour leur révéler la foi. Cette foi s'exigea tout d'abord de Pierre, qui dit alors: «Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau» (Mt 14,28). Avec cette réponse, Pierre démontre que la foi consiste en l'obéissance à la parole du Christ: il ne dit pas “fait que je puisse marcher sur les eaux”, mais il voulait faire ce que le Seigneur lui-même lui ordonne pour pouvoir croire en la véracité des paroles du Maître.  

Ses doutes le firent chanceler dans la foi naissante, mais permirent la confession des autres disciples, lorsqu'en présence du Maître: «Vraiment, tu es le Fils de Dieu!» (Mt 14,33).

«Le groupe de ceux qui étaient déjà apôtres, mais qui ne croyaient toujours pas, lorsqu'ils virent que les eaux bougeaient sous les pieds du Seigneur et que malgré les mouvements agités des vagues, les pas du Seigneurs étaient certains, (…) crurent alors que Jésus était le véritable Fils de Dieu, le reconnaissant comme tel» (Saint Ambroise). 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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