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Sous son aspect éternel, la grâce, c'est le dessein souverainement libéral, absolument imprévisible et miséricordieux du Père, de sauver les hommes en les appelant à la filiation adoptive dans le Christ Jésus.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Voici la méditation pour ce mercredi de la 20ème semaine TO Impaire B. 

Lecture Jg 9, 6-15

Ps 20

Évangile Mt 20, 1-16 

La parabole des ouvriers de la "onzième heure" est célèbre.

Seul Matthieu la rapporte. N'oublions pas, pour l'interpréter, la règle élémentaire suivante :  - "l'allégorie" est un genre littéraire où l'ensemble des détails est porteur de signification... - "la parabole", au contraire, est un genre littéraire où il faut chercher une leçon centrale. Le reste des détails n'est là que pour corser le récit, forcer l'attention, intéresser.

Il est clair, par exemple, que Jésus ne veut pas prôner l'injustice sociale... ou encore établir des salaires complètement arbitraires selon le caprice de l'employeur ! 

Toute la suite du récit montre que ce n'est pas un maître ordinaire. On ne va pas embaucher des travailleurs une heure seulement avant la fin du travail. Cette "Vigne"... nous met déjà sur une piste symbolique : dans tout l'Ancien Testament, et donc pour les premiers auditeurs de Jésus, la "Vigne" de Dieu, c'est le peuple de Dieu, c'est le lieu de l'Alliance.

Et le Seigneur veut introduire tout son peuple dans son domaine, dans sa joie. 

Nous devinons que ce n'est pas pour lui, pour son propre intérêt, qu'il embauche. C'est un patron qui se soucie profondément du drame de ces chômeurs : "Pourquoi êtes-vous là toute la journée à ne rien faire ? "  Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion de la Sœur Catherine (www.carmelsaintjoseph.com). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj) 

Elle est bien gênante cette parabole des ouvriers de la onzième heure, car elle fait s’écrouler nos bons principes : travailler plus pour gagner plus semble, dans ce Royaume, devenir travailler moins pour gagner plus ! Avouons que spontanément, comme les travailleurs de la première heure, notre regard sur ce Maître est pour le moins critique ! 

Pour nous faire comprendre la réalité du Royaume de Dieu, Jésus fait éclater notre logique de justice sociale. Une justice sociale bien stricte et bien huilée ne peut conduire ni au bonheur de tous, ni à une société fraternelle parce qu’elle délaisse ceux qui ne sont pas en état de mériter ce dont ils ont besoin. 

La justice du Royaume n’a rien à voir avec nos justices sociales, ni avec nos conceptions du mérite. Elle est celle de l’amour, de la pratique d’un amour qui va jusqu’à être injuste à vue humaine, d’un amour qui se donne jusqu’aux limites tolérables de l’injustice ! C’est ce que fait le Maître de la vigne : il est bon, il donne à chacun, non pas selon ses mérites, mais selon ses besoins. Il donne selon sa prodigalité infinie. Il prend en compte non pas la production, mais la peine de chacun. Et qui peut juger de la peine sinon ce Maître bon, doux et humble de cœur ? Pour lui, chacun de ceux qui œuvrent dans son Royaume est digne de recevoir son salaire d’Amour. 

Si telle est la justice de Dieu, alors son Royaume est un pays où il n’y a plus d’humains jaloux et plus de laissés pour compte… Qu’advienne entre nous ce Royaume !  

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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