Les hypocrites ne se contentent pas d'être méchants comme le reste des impies : ils veulent encore passer pour bons et font par leur fausse vertu, que les hommes n'osent plus se fier à la véritable (vertu)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
Je vous envoie la méditation pour ce mardi de la 21ème semaine TO Impaire B.
Lecture 1 Th 2, 1-8
Ps 138
Évangile 23, 23-26
La Loi prévoyait que chaque récoltant devait offrir au Temple le "dixième" (la dîme) de la récolte. Les pharisiens avaient renchéri en appliquant cette règle même aux herbes dont on se servait pour faire la cuisine.
Vous voyez d'ici les ménagères en train de faire le compte de leurs brins de persil pour en donner un sur dix à la quête pour le Temple ! Pareil pour la menthe, le fenouil, le cumin...
Jésus nous dit : Allez, élargissez vos horizons. Ouvrez les fenêtres de votre religion. Cela Jésus nous le dit encore aujourd'hui. Si les pharisiens étaient minutieux pour des bagatelles, ils montraient par contre fort larges sur d'autres points importants.
Et Jésus rappelle les grandes exigences des prophètes de tous les temps : la justice, la miséricorde, la fidélité. On dirait aujourd'hui : l'aide aux plus pauvres, la défense des faibles et des opprimés, la pureté de la vie conjugale, l'honnêteté professionnelle, la justice sociale, etc.
Jésus n'est pas un révolutionnaire qui vient prêcher la liberté pour la liberté. Il voudrait que la fidélité aux observations cultuelles soit le reflet d'une fidèle observance de l'amour des autres, dans toute la vie. Non pas "la vie" ou "le culte"... Mais "la vie" et le "culte".
Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion de l'Abbé Austin NORRIS.
«Purifie d'abord la coupe à l'intérieur pour qu'elle reste pure aussi à l'extérieur"»
Aujourd'hui, nous avons l'impression de surprendre Jésus dans un accès de mauvaise humeur – quelqu'un l'a vraiment agacé. Jésus-Christ se sent mal à l'aise avec la fausse religiosité, les demandes pompeuses et la piété égoïste. Il a ressenti un manque d'amour, à savoir un manque de "justice, de miséricorde et de foi" (Mt 23,23) suite aux actions superficielles de ceux qui essaient de respecter la Loi. Jésus incarne ces qualités en personne et dans l'exercice de son ministère. Il était la justice, la miséricorde et la foi. Ses actions, ses miracles, ses guérisons et ses paroles résumaient ces vrais fondements qui jaillissent de son cœur aimant. Pour Jésus-Christ ce n'était pas une question de "Loi" mais une question de cœur…
Même dans ses paroles de châtiment nous voyons en Dieu un soupçon d'amour qui est important pour ceux qui veulent en revenir aux bases : "Homme, on t'a indiqué ce qui est bon et ce que le Seigneur exige de toi : rien de plus que pratiquer la justice, aimer la fidélité et marcher avec humilité avec ton Dieu" (Michée, 6,8). Le Pape François a dit : "Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui est si patient… Souvenons-nous du prophète Isaïe quand il affirmait que même si nos pêchés étaient rouge écarlate, l'Amour de Dieu les rendrait blancs comme neige. Elle est belle cette miséricorde".
"Purifie d'abord la coupe à l'intérieur pour qu'elle reste pure aussi à l'extérieur !" (Mt 23,26). Comme c'est vrai pour chacun d'entre nous ! Nous savons comme l'hygiène personnelle nous permet de nous sentir frais et vibrants à l'intérieur et à l'extérieur. Plus encore, dans le domaine spirituel et moral, notre intérieur, notre esprit, s'il est propre et sain brillera en faisant des bonnes œuvres et des actions qui honorent Dieu et lui rendent un vrai hommage (cf. Jn, 5,23). Concentrons-nous sur le plus grand but de l'amour, de la justice et de la foi et ne perdons pas notre temps avec des broutilles qui nous rabaissent et nous rendent pointilleux. Plongeons-nous dans le vaste océan de l'Amour de Dieu et ne nous contentons pas de ruisseaux de mesquinerie !
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.