C'est le courage qui fait les saints , et le courage lui-même n'est rien de plus que la confiance dans une grâce qui vient de plus haut et qui est toujours présente, bien que nous ne sachions pas toujours nous ouvrir à elle(Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Je vous envoie la méditation pour ce samedi de la 28ème semaine TO Impaire.
Lecture Rm 4, 13.16-18
Ps 104
Évangile Lc 12, 8-12
Il a existé, au siècle dernier (et c'est sans doute encore vrai), des exégètes qui ont essayé de réduire la part des miracles, dans l'évangile, parce qu'ils étaient gênés par l'affirmation abrupte du "surnaturel".
Il est vrai que la divinité de l'homme Jésus de Nazareth n'a jamais cessé de poser de graves questions philosophiques à tous ceux qui voudraient comprendre : l'incarnation du Fils de Dieu, que nous proclamons dans notre "credo", est, au plan de la déclaration verbale, une chose facile... mais reste un immense mystère, même pour notre foi la plus respectueuse. Mais ce n'est pour ça qu'il faut renoncer à ce joyau de notre Foi chrétienne.
Ce n'est pas seulement un miracle, ou plusieurs miracles, qui, dans l'évangile, nous conduisent à cette affirmation étonnante, c'est tout l'évangile.
Et il ne suffirait pas de retrancher quelques pages gênantes... C'est toute la trame de l'évangile qu'il faudrait déchirer ! Pour nous accompagner dans notre prière, je vous propose cette réflexion de Myriam Gemma (www.passionistedepolynesie.e-monsite.com) Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
Vivre sa foi, vivre au service de Dieu est exigeant. Il faut avoir le courage de notre foi. Oh qu’elle est forte cette parole dans une époque où en bien des lieux on risque sa vie à se proclamer disciple du Christ.
Qu’elle est actuelle cette parole ou en bien des pays qui se disent encore chrétiens il ne faut pas afficher sa foi sous peine de perdre ses amis, ses relations, et même son travail.
C’est que l’on ne peut avoir honte de Dieu à la face du monde sans prendre le risque d’y perdre notre âme. Réfléchissons donc bien à notre foi, à Celui en qui nous croyons.
Ayons le courage de vivre ce que nous croyons et de ne pas trahir, renier, celui qu’au fond de notre cœur nous aimons. Dans nos vie de croyants, il arrive parfois que nous ne sachions pas recevoir, les grâces particulières de ceux qui nous entourent, et parce que nous ne les comprenons pas, parce quelles nous dérangent, ou encore parce qu’elles nous renvoient à nos faiblesses voir à notre médiocrité, alors nous les rejetons en bloc, nous traitons l’autre d’illuminé ou pire de suppôt de Satan ! Là aussi ce texte nous invite à la prudence ! Et il nous y invite de façon ferme : «….. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné.» Et oui dire que quelqu'un est de Satan parce qu’il ne se conduit pas selon nos normes personnelles de croyant, est une faute. Dire que la grâce dont il vit est de Satan en est une bien pire, car elle attaque directement la source, qui est la grâce divine ! Certes l’évangile ne nous dit pas qu’il faut tout accepter, tout tolérer, car le discernement doit exister, mais ce discernement doit se vivre avec Dieu et non selon nos impressions personnelles.
Dans notre société, ou les idéologies de tous bords fleurissent, dans notre société où il est de bon ton de rejeter tout ce qui ne nous est pas conforme, nous sommes aujourd’hui appelé a regarder vers Dieu, pour reconnaitre son œuvre d’amour, au travers de ceux qui nous entourent, nous sommes appelés aussi à nous laisser déranger par la vérité de Dieu, afin de grandir dans la foi et dans une vie véritablement chrétienne.
Puissions-nous savoir reconnaitre la voix de Dieu dans notre vie, et dans celle des autres ! Puissions-nous reconnaitre les pas de Dieu dans le monde qui est le nôtre.
Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas…… Jésus connait bien le monde, et il connait aussi ses disciples. Il sait bien que leur message ne sera pas toujours accepté et bien souvent cela ira jusqu’à la moquerie, voir la persécution.
Il sait bien que les gens feront des sourires devant et critiqueront par derrière, voir médiront, calomnieront et feront toute sorte de torts. Et il les prévient, car même si leur première expérience de mission les a enthousiasmés ce ne sera pas toujours le cas.
Le disciple n’est pas plus haut que le maitre, ni différent de lui. Or Jésus sait bien qu’il va mourir sous la main des bourreaux.
Dès lors il leur apprend la bonne conduite à avoir. Il leur faudra avoir le courage de la foi pour ne pas se plier aux exigences du monde, aux modes du monde, et bien au contraire ils auront à témoigner de l’amour de Dieu et de la parole de Dieu en toute son exigence.
Cependant Jésus les rassure aussi en leur affirmant qu’ils n’ont pas à s’inquiéter, de ce qu’ils auront à dire, s’ils restent dans la prière, s’ils restent ouverts à l’Esprit Saint, alors c’est l’Esprit saint lui-même qui leur dira ce qu’ils doivent dire ! Et quand on prend le temps de lire le livres des actes des apôtres, on voit à quel point cela est vrai.
Ce qui était valable pour les premiers disciples de Jésus, pour ses apôtres, l’est tout autant pour nous.
Le vrai témoin du Christ n’est pas celui qui se plie aux exigences du monde, ou à ces modes, sous prétexte de charité, de compréhension, de paix …. Le vrai témoin du Christ est celui qui garde la parole de Dieu et qui en vit. D’ailleurs le vrai témoin du Christ, tout attaché à l’amour de Jésus pour les hommes saura les accueillir tels qu’ils sont sans pour autant se renier lui-même.
Il ne sera pas là pour faire un prosélytisme de mauvais alois, mais simplement pour annoncer l’amour de Dieu qui ouvre le chemin du salut éternel, par sa parole.
Accueillir l’autre dans sa différence n’est pas s’écraser devant lui, se nier devant lui, c’est l’aimer tel qu’il est mais en attendant de lui qu’il puisse aussi nous respecter tels que nous sommes, dans notre différence.
Aujourd’hui malheureusement il semble que cette véritable harmonie, ne soit plus véritablement comprise et c’est un grand dommage !
Dès lors le chrétien d’aujourd’hui, s’il veut vraiment être disciple et témoin de Jésus doit se préparer à avoir le courage de sa foi en face du monde …. Mais aurons-nous vraiment ce courage ?
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.