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Seigneur, fais briller sur nos sœurs et frères défunts, ta lumière éternelle, qu'ils entrent dans ta joie en compagnie des Saints, car tu es bon

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons la commémoration de tous les fidèles défunts. 

Première lecture Is 25, 6-9 Ps 30

Deuxième lecture Rm 14, 7-9.10-12

Évangile Lc 12, 35-40 

Pour entrer dans la vraie vie, celle que Jésus est venu nous communiquer, il faut traverser la mort avec lui et comme lui.

Voilà pourquoi l'Église prie pour les défunts ; elle demande que le moment imprévisible et inévitable de leur passage vers le Père les trouve ouverts au pardon et au don de Dieu. Elle le demande à chaque messe.  Depuis le 11ème siècle, cette prière s'intensifie au lendemain de la fête de tous les Saints.

Comment nous unir à la supplication de l'Église pour nos frères et sœurs défunts sans nous interroger nous-mêmes ? Sommes-nous maintenant ouverts à la grâce du Seigneur comme souhaiterions l'être à l'heure de notre mort ?  Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj). 

La parole de Dieu nous parle, elle nous conduit, elle nous guide, elle nous éclaire, elle nous porte. Mais nous la comprenons d’abord avec nos expériences vécues, le sens des mots que nous utilisons. Et dans le passage que nous venons d’entendre il y là un mot qui peut nous piéger, c’est celui de « service » parce que nous risquons de pas bien l’entendre comme l’entendaient les gens du temps de Jésus…  Souvent le mot service évoque pour nous le fait de faire des choses, nous nous pensons de plus en plus comme des « prestataires de service »… Nous rendons la prestation en professionnel et puis nous partons, laissant l’autre libre, servi, respecté mais seul aussi. Ce n’est pas le sens principal que porte la Bible… Marie à la visite de l’Ange et à sa demande répondra « je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole »… Le service pour Marie, pour les gens de son époque c’est d’abord : être avec la personne, lui être disponible, vivre en relation profonde avec elle, faire acte de fidélité…  Aussi le conseil du Seigneur ici « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte » n’est pas de faire plein de choses, rendre plein de services mais d’être tourné vers le maître, de l’attendre, d’être avec lui, tourné vers lui, lorsqu’il est loin de nous…  Si cela est vrai, si cela est la vraie vie, cela change beaucoup la manière que nous avons de vivre, de nous situer. Une belle vie… ce n’est pas tant de Faire des choses, d’obtenir des résultats… mais d’avoir une attitude dans sa vie… de disponibilité… d’attente… de confiance… de fidélité…  Alors nous devons reconnaître que nos vies sont souvent sauvées par leur fin… Souvent avec le grand âge, nous ne pouvons plus faire grand-chose, nous risquons de nous trouver inutiles, sans emplois, comme dans un grand vide où il n’y a plus rien et pourtant… La fin de la vie…  dans sa pauvreté peut être l’occasion de devenir un vrai serviteur, une vraie servante dans le silence et la pauvreté du cœur. Entrer dans cette attitude de disponibilité, d’attente, du service véritable…  Et je pense que c’est ainsi que Paul a vécu la fin de sa vie. Et, par là, il a été visité par le Seigneur. Sur la penderie de Paul à l’hôpital, il y avait une photo de son arrière-petit-fils dans les bras de son papa. Ugo… un petit bonhomme, blond, plein de vie… Pour Paul, Ugo a été le vrai bonheur de la fin de sa vie, il répétait souvent son nom alors que les autres noms le fuyaient.

Une joie lui venait de cette petite vie toute tournée vers la confiance, comme si ce petit enfant l’entrainait avec joie sur son chemin…  Ainsi Paul s’abandonnait et faisait confiance à la promesse de la Vie, un peu comme le vieux Zacharie au début de l’Evangile de Luc qui retrouve la parole à la naissance de son enfant Jean, celui qui deviendra le Baptiste et Zacharie chantera le cantique d’action de grâce où il dira parlant de son fils, mais nous pouvons l’entendre aussi d’Ugo :  « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »  Oui Paul a eu ce réconfort offert à la fin de sa vie, il a eu la grâce de l’accepter, de s’en réjouir pleinement, de continuer à se réjouir, son cœur est demeuré ouvert, « en tenue de service », Alors le maître, à son arrivée, la ceinture autour des reins, pourra lui faire prendre place à table et pourra passer pour le servir. 

Dieu est l’ami passionné des hommes, il nous attend tous et nous rejoint tous dans notre vie la plus humaine, sachons l’attendre, le reconnaître au cœur même de notre vie, nous fier à lui, il nous aime… 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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