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Tu es l'Homme et Tu m'apparais avec le visage de tous les hommes à la fois. Tu ne nous as jamais dévisagés et déjà Tu nous as reconnus. Tu es le frère bien-aimé. Et à mon tour, je te reconnaîtrai dans tous les hommes. (A. de Saint-Exupéry, Terre des hommes)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce mercredi de la 32ème semaine TO Impaire. 

Lecture Sg 6, 1-11

Ps 81

Évangile Lc 17, 11-19 

Jésus est en route. Il marche. C'est son dernier voyage. N'oublions jamais ce contexte. Il va "vers Jérusalem" où l'on tue les prophètes. "Il ne convient pas qu'un prophète meure en dehors de Jérusalem". 

Le chemin de croix, le chemin de Jésus, est bien commencé depuis longtemps déjà. Librement, Jésus monte vers Jérusalem, consciemment, volontairement, sachant où il va. 

Pour nous accompagner dans notre prière, je vous suggère cette réflexion du Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.(www.carmel.asso.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj) 

Au temps de Jésus, en Palestine, avoir la lèpre, c’était, encore plus qu’aujourd’hui, être condamné à vivre en marge de la communauté humaine.

La législation du Lévitique en témoigne : « Le lépreux portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués [..] et il criera : Impur ! Impur ! [..] Tant que durera son mal il demeurera à part ; sa demeure sera hors du camp » (Lv 13,45). 

Et de fait, c’est à l’entrée d’un village que Jésus entend qu’on l’appelle : « Jésus, maître, prends pitié de nous ! » Dix lépreux sont là, compagnons de misère, mais décidés à saisir la chance de leur vie, la dernière chance, puisqu’ils sont rejetés des hommes. 

Ils se tiennent à distance, par habitude, par crainte, peut-être, d’indisposer Jésus en osant s’approcher ; et jamais la distance ne leur a paru si dure à supporter.  Ainsi en va-t-il de nous, dans notre relation à Jésus et à Dieu. Nous croyons que notre lèpre nous rend indignes de l’amour du Père et qu’elle va rebuter le Seigneur.

Nous avons encore peur de nous approcher tels que nous sommes ; nous avons peine à croire que Dieu nous aime ainsi, tels que nous sommes ; non pas qu’il aime notre lèpre spirituelle, mais il nous aime tout lépreux que nous sommes, car il n’y a place, dans le cœur de Dieu, ni pour le rejet ni pour le dégoût : « D’un cœur broyé, Seigneur, tu n’as pas de mépris » (Ps 51,19).  Nous imaginons sans cesse qu’une distance nous sépare du Christ.

Or jamais le Christ n’est plus proche que lorsque nous souffrons, lorsque nous sentons le poids de la solitude et que nous nous croyons coupés de tout secours humain.  Et Jésus ne brusque rien.

Il respecte la gêne des lépreux, qui se sentent si laids et si peu agréables. Il ne leur dit pas : « Approchez, approchez donc ; je vais vous guérir ! », mais, avec beaucoup de douceur et de doigté : « Allez vous montrer aux prêtres. » 

En effet, d’après la Loi il revenait aux prêtres d’abord de faire le constat officiel de la guérison, puis d’offrir divers sacrifices, à la charge de l’homme guéri et à la mesure de ses possibilités financières.  « Allez … pour le constat ! » Jésus leur demande un acte de foi total : se mettre en route pour le constat de guérison, alors que leur lèpre est encore là, sous leurs yeux, qui leur ronge la chair. Ils partent néanmoins, sur la seule parole de Jésus. 

Quelques instants plus tard, c’est la guérison, subite, complète, pour les dix en même temps. Les dix ont cru ; mais un seul a remercié : le plus pauvre, le plus méprisé de tous, le seul samaritain de la petite bande de lépreux. Les neuf ont reçu le cadeau du Christ, et cela leur a semblé normal.

La bonté de Dieu ne les a pas tirés de leur égoïsme ; ils ont saisi avidement le bienfait, sans entendre l’appel ; ils n’ont pas compris qu’à travers cette guérison, Jésus leur faisait signe, que Dieu les libérait pour la louange et le service.  Le samaritain, lui, est revenu, oubliant le constat ; il est revenu, fou de joie, parlant tout haut et ne cessant pas de remercier Dieu.

Il a pris conscience que le Christ l’aimait au point de le guérir, et devant cette évidence bouleversante : « Jésus m’a aimé », il vient se prosterner aux pieds du Maître, pour lui dire avec son corps guéri, avec son cœur soudain adouci par la joie, le merci qui n’est dû qu’à Dieu. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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