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Tout ce qui finit est court

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Voici la méditation pour ce vendredi de la 32ème semaine TO Impaire B.
 
Lecture Sg 13, 1-9
Ps 18a
Évangile Lc 17, 26-37
 
A mesure que l'année liturgique approche de sa fin, nos pensées s'orientent aussi vers une réflexion sur la "fin" de toutes choses. "Tout ce qui finit est court."
A mesure que Jésus montait vers Jérusalem et approchait de sa fin terrestre, ses pensées s'orientaient vers la Fin Dernière.
 
Chaque fois qu'une "fin" arrive, nous devrions y voir une annonce et un avertissement. Quand l'un des nôtres meurt, c'est une annonce de notre propre mort... Quand un grand immeuble brûle, c'est un signe de la fragilité profonde de tout... Quand un raz de marée emporte toute une population, c'est le signe brutal de ce qui se passe chaque jour, au fond, et que nous finissons par ne plus voir... Quand un accident de voiture fauche une famille entière, c'est, plus tôt, hélas ! ce que le temps (dans vingt ans, cinquante ans) aurait fait de toutes manières.
 
Jésus, dans la lecture d'aujourd'hui, va nous proposer le déchiffrement de trois faits historiques, qu'il considère comme des symboles de toute "Fin" : le déluge...la destruction d'une cité entière, Sodome...la ruine de Jérusalem.
 
Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion de la Sœur Nathalie (www.carmelsaintjoseph.com).
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
 
Une perspective est ouverte par Luc : la venue du Royaume dans l’histoire des hommes, discrète et subreptice (v.20-21), et l’avènement fulgurant du Fils de l’homme à la fin des temps (v.22-24). Mais sans aucune précision de temps ou de lieu, il revient à celui qui s’y prépare d’attendre et de veiller (Lc 12).
 
Où sera-ce ? Quand sera-ce ? Qui sera choisi ?
 
La sélection semble aléatoire : « l’une sera prise, l’autre laissée » (v.34-35). Rien dans la description en symétrique de Luc ne semble différencier les personnes prédestinées …
 
Qu’est-ce qui les différencie ?
 
Nous sommes, avec Jésus, introduits dans un nouveau monde de l’invisible, non plus dans le faire, dans ce qui se voit, dans la chair seule : manger, boire, acheter, vendre, planter, ou bâtir (v.27-28), mais dans l’être avec, dans la chair habitée d’un souffle qui ne se voit pas.
 
Ce que la description narrative de Luc ne nous décrit pas : c’est le consentement intérieur auquel chaque disciple de Jésus est appelé, son adhésion totale au Christ à l’intime de son cœur, la part de Dieu et du Royaume en lui.
 
C’est justement à ce passage d’évangile que fait référence Xavier Beauvois pour la dernière eucharistie des moines de Tibhirine, dans son film « Des hommes et des dieux » (2010). Après un long discernement personnel et communautaire de trois ans (1993-1996), chacun et tous ensemble s’offrent pour l’Algérie et pour son peuple. Cela n’empêchera pas leur enlèvement la nuit du 26 au 27 mars 1996. « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. » (v.37). Mais la fin du film n’a pas l’odeur du sang et de la mort, il se termine par cette marche dans la neige et la brume où le corps disparaît … et cette dernière image évanescente s’ouvre comme un passage.
 
Un peu plus tard, devant la reconnaissance unanime et les récompenses du film, puis de tout le déploiement des média, mais surtout par l’approfondissement pastoral et théologique de la pensée du Fr. Christian de Chergé, nous avons tous compris que les frères avaient gagné.
 
Le monde ancien s’en est allé, Un nouveau monde est déjà né : Il s’est levé le jour de Dieu 
Qui fait renaître terre et cieux.
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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