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La tentation de l'abandon de la Foi n'est pas propre à notre époque : les "élus" eux-mêmes en sont menacés. Il n'y a aucune sécurité trompeuse à avoir

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Je vous envoie la méditation pour ce samedi de la 32ème semaine TO Impaire.
 
Lecture Sg 18, 14-16 ; 19, 6-9
Ps 104
Évangile Lc 18,1-8
 
Nous avons entendu hier l'invitation à prendre au sérieux notre "fin". Les images utilisées étaient "le feu, l'eau"...et enfin le "vautour" qui fond sur sa proie. Tout cela pourrait être générateur d'angoisse.
 
Jésus veut nous réveiller de nos torpeurs et de nos indifférences, mais il ne veut pas nous angoisser. Sa venue tarde, se fait attendre, mais il ne faut pas "se décourager" : il faut prier.
 
C'est vrai qu'une question nous brûle les lèvres : "Combien de temps encore ?" et cette autre question encore plus brûlante :
"Tiendrai-je jusqu'au bout ? Ne suis-je point capable d'apostasie, ou de lent abandon ? Ma Foi ne peut-elle point s'effriter sous les coups du doute ou du malheur ? Qui sait ?
 
Un des buts de la prière - ce n'est pas le seul, évidemment - c'est d'entretenir en nous la foi, la relation personnelle avec Dieu : c'est comme le rendez-vous que se donnent des gens qui s'aiment, pour entretenir leur amour. Il y a un aspect anti-angoisse, dans la prière : on s'appuie sur quelqu'un, on se confie à lui, on sort de soi pour se livrer à un Autre.
 
Pour nous accompagner dans notre prière, je vous recommande cette réflexion du Pasteur Bernard Mourou (www.eglise-protestante-unie.fr).
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)
 
Dans cette parabole, nous avons deux personnages, deux personnages que tout oppose : d’un côté une femme qui est veuve, de l’autre un juge.
 
Une veuve, à l’époque, est la personne la plus démunie, la plus fragilisée qui se puisse trouver. Une veuve est une femme absolument sans ressources, une femme qui ne peut compter que sur ses propres ressources, et dont les ressources sont fort limitées à une époque où la femme exerce rarement un métier, à une époque où la femme ne peut compter que sur le soutien d’un mari. Et la femme de cette parabole, en plus, subit une injustice. Notre texte ne précise pas de quelle injustice il s’agit : il ne fait que mieux référence à toute forme d’injustice.
 
Quant à notre juge, non seulement il a tout pouvoir, de par sa fonction de juge, mais en plus il est sans conscience : il ne craint pas Dieu et n’a aucun égard pour ses semblables.
 
Et pourtant, ce juge est un personnage incontournable pour cette femme. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la cause de cette femme est fort mal engagée : elle a en face d’elle un juge qui n’est pas droit devant Dieu, un juge qui pourrait peut-être se laisser corrompre. Mais cette femme n’a pas l’argent pour le corrompre. Tout nous laisse penser qu’elle ne peut absolument rien attendre de lui : ce juge ne regarde que son propre intérêt, il n’a rien à faire de cette femme, parce qu’elle n’a rien à lui apporter. La cause de cette femme semble perdue d’avance.
 
Et pourtant, cette femme, dans son dénuement, possède quelque chose de déterminant, quelque chose de capital : elle a avec elle deux choses : la force du droit et la ténacité. Avec cela, elle va l’ennuyer, elle va lui casser la tête, comme le dit notre texte. C’est seulement avec cette conviction qu’elle est dans son droit et avec cette persévérance malgré les obstacles qu’elle arrive à ses fins.
 
L’Evangile nous donne cette femme comme un modèle de foi. Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Cela signifie deux choses : cela signifie que lorsque nous cherchons la justice, nous avons avec nous la force du droit, et cela signifie que la foi est indissociable de la persévérance - nous pourrions dire : de l’entêtement.
 
Dans une époque où nous attendons tout tout de suite, cette parabole nous assure que, puisque notre cause est juste, nous obtiendrons une réponse de la part de Dieu. Mais, nous le savons, Dieu ne répond pas toujours dans l’immédiat. Cette parabole nous dit aussi que cette réponse ne viendra peut-être pas tout de suite, mais que cela ne doit pas être pour nous un sujet de découragement.
 
Que règne la justice ! Comme Habaquq, comme cette veuve, n’hésitons pas à interpeller Dieu sur les injustices que nous voyons autour de nous, et même à l’importuner, si nous avons l’impression qu’il n’entend pas. Comme pour Habaquq, notre cri se transformera en une prière apaisée. Et la justice finira par régner, parce que Dieu est celui qui nous sauve, parce que Dieu est celui fait triompher les causes justes, parce que Dieu ne peut supporter le spectacle de l’oppression. Persévérons donc avec assurance dans nos combats.
 
Amen.
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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