Voilà le grand drame de tous les temps. On juge trop superficiellement. "On ne sait pas reconnaître" les signes que Dieu nous fait
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Voici la méditation pour ce samedi de la 2ème semaine de l'Avent C
Lecture Si 48,1-4.9-11
Ps 79
Évangile Mt 17, 10-13
Nous avons ici un excellent exemple d'interprétation des signes des temps par Jésus lui-même.
Il y a une manière superficielle de regarder l'histoire et les évènements. Mais il faut savoir porter un second regard plus profond. C'est le but de la "re-vision" de vie : dans un fait-de-vie qui a l'air, apparemment, de n'être qu'humain.
Il s'agit de s'exercer à voir Dieu à l'œuvre. Du temps de Jésus, on attendait le retour d'Élie.
Les scribes toujours habitués à une interprétation traditionaliste étroite gf de la Bible, s'appuyaient pour cela sur un texte de Malachie (3, 23) pris dans son sens matériel : "Voici que j'envoie mon prophète Élie, avant que ne vienne le grand et terrible jour Seigneur." Ils étaient convaincus que Dieu enverrait Élie, avant d'envoyer son Messie.
Et ils utilisaient cet argument formaliste pour refuser Jésus : "vous ne pouvez pas être le Messie, puisqu'on n'a pas vu Élie" ! Jésus ne nie pas la prophétie de Malachie. Mais il ne faut tout de même pas le comprendre si étroitement.
"Oui, c'est vrai, Élie vient pour préparer les voies au Messie. Malachie a eu raison de dire cela... Mais, je vous le dis, Élie est déjà venu !" C'est Jean-Baptiste : il ne s'appelait pas Élie, mais il a rempli son rôle. Pour cela, à travers le "fait de vie" de Jean-Baptiste, il fallait voir plus loin que les apparences. C'est Jean-Baptiste qui "est venu dans la force et dans l'esprit d'Élie (Lc 1, 17)... C'est lui qui a "aplani les sentiers, rectifiés les chemins". C'est lui qui a "préparé les cœurs et annoncé' le "baptême dans l'Esprit ; c'est lui qui a montré du doigt "l'Agneau de Dieu"... Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www. jardinierdedieu.fr).
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)
« Le prophète Élie doit venir d’abord » Comment le passé peut-il revenir ? Comment le passé peut-il nous parler ?… A y bien réfléchir, en reprenant la promesse qu’il portait et qui continue à irriguer potentiellement notre présent.
Et le signe d’Elie, c’est de dire la vérité et, par cela, pour cela, d’être en butte à la contradiction des hommes, à la volonté de faire périr, d’être anéanti… et de se risquer malgré tout, en trouvant le réconfort dans la présence multiforme de Dieu en sa vie, aussi bien dans la réconfort de la nourriture, que dans le souffle léger…. Dans l’ascension dans le char de feu au ciel… « Mais, je vous le déclare » Un homme parle avec force, parce que lui s’est risqué à recevoir totalement l’histoire de son Peuple, au point d’accepter qu’elle vive en lui, dès lors il peut tout reconnaître : l’attachement au Seigneur, aussi bien que la trahison, il désire en lui tout réconcilier et pour cela il doit tout admettre, intégrer, traverser… Il peut parler sur ce chemin en vérité, il peut déclarer, et même dire son propre avenir, ayant bien perçu l’obstacle qui barre le chemin de la vraie vie pour l’humanité, chemin qu’il doit rouvrir… « Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » Jésus sait la situation en profondeur de l’homme, ses capacités et ce qui l’entraine vers le bas, la mort, la déchéance… Il le sait et l’accepte.
Que Jésus prenne ce chemin en le portant avec son cœur en offrande, en se donnant, et une lumière pourra rejoindre toutes les situations, tous les êtres humaines, la terre entière… Il souffre par eux, il souffre pour eux, il ne s’échappe pas, il porte, il traverse. Il vient ! Il prend chair ! Saurons-nous le reconnaître, nous aussi ???
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.