Image Post

RDC : le mouvement Extinction Rébellion s’oppose à la vente des blocs pétroliers et gaziers congolais

La République Démocratique du Congo a, depuis le 28 juillet 2022,  lancé des appels d'offres concernant 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. Pour le gouvernement congolais, la mise sur le marché de ces 30 blocs pétroliers et gaziers représente une occasion de transformer l'une de ses ressources naturelles en richesse, contribuant ainsi à l'augmentation du budget de l'État.

Les organisations de la société civile et mouvements de jeunes, considèrent que cette exploitation ne sera pas la solution miracle au problème économique congolais. La RDC, contrairement à plusieurs pays qui n'ont que le pétrole comme richesse, soutiennent-ils, dispose d'une diversité de ressources capables de booster son développement tout en assurant la durabilité grâce à son immense potentiel en terres arables, sa grande diversité climatique, son réseau hydrographique et son potentiel en termes d'irrigation, de pêche et d'élevage.

Le mouvement Extinction Rébellion quant à lui,  s'oppose à la vente de ces blocs pétroliers de la République Démocratique du Congo. Dans une déclaration faite le 31 Mai 2024, ce mouvement a dénoncé la violation des processus préalables (le plan procédural et légal, le plan écologique et socio-économique).

Ce mouvement note que ces appels d'offres avaient suscité plusieurs controverses au sein de nombreuses organisations de la société civile, tant au niveau national qu'international, dans les secteurs de l'environnement et des droits humains, mettant en avant le manque de transparence du processus d'enchères ainsi que les risques environnementaux et sociaux liés à l'exploitation des hydrocarbures, surtout en cette période où la planète fait face au changement climatique.

Il dénonce également plusieurs irrégularités notamment : l'absence des documents stratégiques de gouvernance quant aux hydrocarbures, l'attribution des blocs pétroliers en dehors du processus d'aménagement, les superpositions par rapport aux droits acquis concessions foncières, concessions forestières, concessions agricoles, concessions communautés locales, l'absence de l'administration sectorielle et la faible capacité de l'administration dans les zones concernées, L'absence d'une étude d'impact environnemental et social, la superposition des certains blocs pétroliers avec les aires protégées (le Parc Marin de mangrove, le Parc National d'Upemba et le Parc National de Virunga), les tourbières et les zones à haute valeur écologique, l'absence des Consultations Libre Informée Préalablement (CLIP) auprès des communautés locales et autochtones qui seront affectées par les projets, mais également l'exploitation des ressources minières à l'Est de la RDC a déjà démontré les liens existants entre l'exploitation des ressources naturelles et les conflits.

Le mouvement Extinction Rébellion s’oppose également à l'intégration de la République Démocratique du Congo dans le projet de l'East African Crude Oil Pipeline (EACOP), étant donné que le projet en soi, déclare-t-il, est déjà rejeté par les communautés ougandaises et tanzaniennes à cause des nombreuses violations des droits humains et de la conservation de la planète.

« Depuis le mois de mai 2023, nous avons appris par le compte X de M. Didier BUDIMBU NTUBUANGA, alors ministre congolais des hydrocarbures, que la République Démocratique du Congo négocie avec le gouvernement ougandais pour son intégration dans le projet EACOP (Oléoduc d'Afrique de l'Est) afin de profiter du transport de pétrole du graben albertin du côté congolais. Le projet EACOP subit une forte opposition de la part des communautés locales ougandaises et tanzaniennes. S'il voyait le jour, ce pipeline colossal deviendrait le plus long oléoduc chauffé du monde, soit 1444 km avant l'ajout de la partie congolaise. Total Energies, le géant multinational français du pétrole, est l'instigateur principal de ce projet. À ses côtés, une autre multinationale d'État la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC). EACOP menace de déplacer plus de 100 000 personnes en Ouganda et en Tanzanie. Des milliers de familles, d'agriculteurs  et d'éleveurs, ont déjà vu leurs moyens de subsistance perturbés par le projet », déclare Fiacre Kalugusha du Mouvement Extinction Rebellion.

Pour ce mouvement, s'il est autorisé à se construire, l'oléoduc mettra également en péril les ressources en eau et que le les zones humides en Ouganda et en Tanzanie. Il traversera plus de 200 rivières, ainsi bassin du lac Victoria, dont dépendent plus de 40 millions de personnes pour leur eau potable et leur production alimentaire.

« Un seul déversement ou une seule fuite pourrait avoir des effets catastrophiques sur ces sources d'eau douce vitale et sur les millions de personnes qui en dépendent. La probabilité d'un déversement ou d'une fuite est élevée, non seulement en raison de dommages accidentels ou d'un mauvais entretien, mais aussi parce que l'oléoduc traversera une zone sismique active qui connaît régulièrement des tremblements de terre », déclare-t-il.

Le mouvement Extinction Rébellion demande  qu'une enquête minutieuse soit ouverte par l'inspection générale des finances (IGF) sur le cas de vente des blocs pétroliers et gaziers et que la justice se saisisse d'office du dossier impliquant l'ancien Ministre des hydrocarbures M. Didier BUDIMBU, mais aussi au gouvernement congolais de s’investivir dans des domaines qui sont considérés comme des alternatives claires et durables pour le pays et les générations futures, les énergies renouvelables, le tourisme, l'agriculture, la pêche et le telles que désenclavement de certaines zones du pays.

laissez votre commentaire